FMC : un renouvellement d'instances sur fond de népotisme



 Le I er Congrès extraordinaire de la Force Montante Congolaise a été au cœur de l'actualité politique congolaise. Quelles leçons pouvons-nous tirer de cette expérience ? C’est le moins qu’on pouvait faire dans la perspective de consolider le processus démocratique au Congo. Cette organisation est bien le vivier du parti au pouvoir, et donc cette pépinière regorgeait en son sein les membres de l’élite politique de demain. 

Fort de ce point de vue, on se précipite à se poser la question de savoir qu’ont-ils appris? Et cela, sous quelle mouvance ? Parce qu’au-delà de leur aptitude personnelle, les pratiques et les méthodes auxquelles ils sont confrontés alors qu’ils se forgent la carrure d’homme politique, les caractériseront voir les distingueront… Il est hasardeux de prétendre cerner les contours de leurs futures actions, n’en demeure pas moins qu’ils garderont beaucoup de leurs racines.

Ils héritent d’une situation bien difficile, situation qui est l’effet conjugué de la complaisance et de l’obscurantisme de cette jeunesse qui a parié sur une nonchalance apathique. Ils ont résolu d’aménager leurs mentors pour ne jamais couper le cordon ombilical pour conserver à jamais le pouvoir. C’est donc le pouvoir qui focalise leurs intérêts ce qui confirme leur vocation d’homme politique et non pas d' homme-état. À l’instar de leurs mentors, lesquels malgré de longues années d’exercice du pouvoir, n’ont pas perdu un trait de leur appétit du pouvoir qui est nocif tant à la démocratie que l’Etat de droit.

En parlant de la démocratie dans son angle courant et réducteur ; l’élection ! 
Ce parti, qui est au pouvoir depuis des illustres, a montré à la face de l'opinion tant nationale qu'internationale son sens du renouvellement. Même si nous pouvons affirmer preuves à l'appui que ledit renouvellement est en trompe-l’œil, parce qu’il ne concerne que les maillons faibles d'un parti dont le bilan économique suscite de l'indignation. Cependant, il faille avoir la tête froide afin d'évoquer cette situation du moins déplorable sans passion.

Les conditions dans lesquelles Vadim Osedet Mvouba a été élu à la tête de cette organisation juvénile du Parti Congolais du Travail (PCT) laissent dubitatives quant à la transparence du scrutin. 
D’aucuns disent qu’il est ni plus, ni moins qu’un cheveu dans la soupe. Quoique cette organisation ait brillé par une léthargie chronique, au bout de sept (7) années d’existence, on avait pu observer les bribes d’une organisation. Ainsi donc, les talents ont été décelés, les engagements approuvés et les déterminations affermies. 

C’est fort de ces observations que le Premier secrétaire de la Force Montante Congolaise apparaît comme un opportuniste. Ce qui lui a valu cette promotion serait à n’en point douter son lien filial ; fils d’un ancien Premier secrétaire de l’UJSC. Il aurait le sang d’un dirigeant. Ces considérations sont à bannir dans le contexte d’une république. Les fils ne doivent pas succéder nécessairement aux pères et encore moins être imposés. Et si le renouvellement au sein de la Force Montante Congolaise s’était effectué sous un courant subjectif. Les membres de cette organisation, lesquels ont pris massivement part au Congrès, ont cautionné le népotisme et approuvé l’impéritie. En ne marquant pas d’objection et en ignorant l’expérience acquise pendant de longues années de militantisme, les congressistes ont trahi l’esprit de l’organisation.
 
Quand Juste Bernardin Gavet passe le flambeau à Vadim Osedet Mvouba, s’interroge-t-il sur cette symbolique où il est appelé à passer le témoin au fils de son prédécesseur ? Pourquoi s’interroger sur la qualité des rapports au sein d’une organisation où les fils succèdent aux pères sous les applaudissements de l’assemblée? Ces jeunes, qui ont applaudi, sont-ils conscients que demain si les places se libèrent au sommet du parti, ils applaudiront encore des parvenus politiques, ceux qui nourrissent des ambitions au mépris des idéaux et toutes les valeurs qu’incarne un parti. 

Visiblement, on répondrait dans l'affirmatif, mais dans les faits, on peut dire sans risque de se tromper que la machine est grippée et bloquée. Une poignée d'individus s'est approprié les rênes du parti et la majorité maintenue prisonnier par l'appât du gain , se complaint de jouer le second rôle avec une hypocrisie qui leur est propre. 
La question est la suivante, en passant le témoin au fils de son prédécesseur a-t-il le sentiment que la famille politique prime sur la famille biologique ? 
Les conditions qui ont prévalu à l’éminence des pères, n’ont pas été réunies, le Congo est un pays de liberté.

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