LETTRE OUVERTE A L’ATTENTION DES EVÊQUES DU CONGO
Votre message rendu public en date du 2 février 2021, m’a apporté réconfort et espoir. Je ne saurais dire davantage sur la véhémence qui accompagne celui-ci d’autant plus que vous faites preuve de courage et d’honneur.
Aussi, suite à votre description sincère et objective de la
situation socio-politique du pays, je voue une reconnaissance à votre
pertinence. Votre recommandation à l’alternance politique, nous consolide dans
nos positions, entendu que notre combat vise à l’avènement d’un état de droit
et d’une démocratie participative au Congo.
Prenant pour preuve, la présidence de la conférence nationale
souveraine en 1991 assurée avec abnégation et responsabilité par un prélat,
vous conviendrez avec moi que l’Eglise a de tout temps été au cœur de la lutte
pour la démocratie.
Ainsi donc, son dévouement qui ne souffre d’aucun soupçon d’intéressement présente l’Eglise comme un allié majeur pour les partisans de la démocratie et un tremplin pour les défenseurs de droits humains.
Votre implication est en outre un gage de sécurité pour les mêmes défenseurs des droits humains. Aussi, je saisis d’ailleurs cette occasion pour signaler un fait qui relève de la violation des libertés fondamentales dont j’ai fait l’expérience, fait dont la singularité exige la documentation comme vous l’avez conseillé dans notre « Message des évêques du Congo sur les élections de mars 2121 » objet de la présente lettre.
En effet, en date du 04 février 2021 aux fins de participer à
l’Emission « Appel sur l’actualité » sur Rfi, lequel portait sur
votre message sur l’élection présidentielle de mars 2021 , j’émis un premier
appel à 9 heures 44 minutes qui dura une seconde mais sans aucun interlocuteur
au bout du fil, puis une seconde à 9 heures 55 minutes heure de Brazzaville,
appel qui dura 2 minutes 33 secondes.
Cette communication m’informa
de ce que mon numéro faisait l’objet de manipulations. En effet, alors que mon
interlocuteur voulût s’assurer de l’authenticité de mon numéro, il cita par
deux fois, un numéro précédé du préfixe (44).
En somme, à en croire son propos, ce numéro me domiciliait au Royaume-Uni. Mon
interlocuteur ne crut pas aussi bien ses oreilles que ses yeux alors que je lui
communiquais à mon tour, mon numéro, celui même avec lequel j’appelais sans passer
par un standard ou tout autre service habileté à faciliter les communications.
C’est autant dire que, les Congolaises et Congolais sont
apeurés non pas du fait de leur couardise, mais c’est la conséquence d’une
politique de répression à grand échelle orchestrée par le pouvoir, en totale violation des libertés
fondamentales.
Ce regain d’espoir que vous apportez, pourrait être à terme
un traquenard pour les milliers de Congolaises et de Congolais portés par la
bonne volonté et animés de bonne foi, lesquels n’hésiteront pas à saisir la
perche ainsi tendue en vue de prêter main forte à la lutte pour la démocratie
et l’Etat de droit.
J’ose croire que la pondération inhérente aux hommes d’Eglise
ne prendra pas le dessus sur votre position qui fait écho auprès de la large
majorité des Congolaises et Congolais et ceci bien au-delà de votre cercle
d’influence et des clivages de tout genre.
C’est dire que cette lutte ne saurait être menée dans le
strict respect de la doctrine de l’Eglise. Sous réserve d’être sous l’emprise
de l’enthousiasme, je reste convaincu que cette lutte est celle de la raison et
de la vérité qui appelle donc à la mobilisation des forces déterminées à
l’instar de celle de l’Eglise.
Par ailleurs, votre message sonne le glas de la peur semée
pendant des décennies dans la conscience collective du peuple congolais, avec des
guerres à répétition, fondées souvent de toutes pièces , mais assorties aux
procès qui tournent toujours au ridicule et des preuves manifestes d’un état
policier . La liste des flagrances n’étant pas exhaustive.
Persuadé que cette élection présidentielle connaîtra le même
traitement que les précédentes, traitement toujours aux antipodes de l’exigence
de transparence pour une élection apaisée gage de la consolidation des acquis démocratiques.
Votre prise de position amènera le régime à réprimer toutes velléités
d’engagement pour la cause de la démocratie avec la dernière énergie et la violence
qui les caractérise. Toutefois, il est de mon point de vue nécessaire que le
rapport de force soit établi entre ceux qui ont longtemps tiré la nation vers
le bas et ceux qui ont foi au renouveau du Congo.
Pour la part du collectif dont, j’ai la charge de coordonner,
le langage acéré est notre arme, tout autant que la plume, le micro, l’image et
la vidéo sont nos outils.
En vous remerciant de l’espoir que vous apportez à tout un
peuple,
Je vous prie de croire, Nosseigneurs, à l’assurance de mes sentiments
respectueux et dévoués.
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