CONGO-BRAZZAVILLE: AOGC, une mine de la corruption




Tout est parti du contrat de partage de production d’un gisement appelé « NGOKI » situé dans le département de la cuvette dans la localité de Loukoléla au nord du Congo. Ce n’est un secret pour personne ce qui va suivre, étant donné que ledit contrat a été publié au journal officiel de la République du Congo, édition spéciale N°07-2006. Il n’y a pas plus sérieux que ça pour donner du crédit au document susmentionné. Les avenants au contrat devraient faire aussi objet de publications au journal officiel tant, le peuple doit être au fait de la gestion des richesses du pays. 

Les règles d’usage ont dû être respectées, il faut leur accorder le bénéfice du doute, tant ils gèrent le pays depuis des lustres. Jean Baptiste Taty Loutard était un vétéran de la politique congolaise , il a longtemps été ministre et d’ailleurs , lorsqu’il signe en 2006 le contrat de partage de production de « NGOKI », ce dernier est en charge du ministère des hydrocarbures depuis neuf (9) ans, c’est dire que plusieurs contrats sont passés entre ses mains et l’expérience aidant il ne faisait pas passer tout et n’importe quoi à condition que « servir » soit son crédo.
Et puis vient l’ancien président du Conseil d’Administration de la Société Nationale des Pétroles du Congo, il faut le nommer , parce qu’il y a plus de deux Ex-Président du Conseil d’Administration de cette société , ma foi , qui est l’incarnation même de la corruption au Congo.


À l’époque, Denis Gokana fut à la tête de la Société Nationale des Pétroles du Congo. Cette société qui défend les intérêts de l’Etat congolais dans la commercialisation de son brut et des produits pétroliers, a contresigné le contrat de partage de production lequel mettait en affaire respectivement l’Etat congolais, la Société PILATUS ENERGY CONGO et la Société Nationale des Pétroles du Congo, laquelle avait une part plutôt insignifiante de dix pour-cent.
Ça sentait du soufre 
Bien difficile de laisser passer comme une lettre à la poste une incongruité aussi immonde, il a assurément un vice, quand la Société Nationale des Pétroles du Congo avec comme actionnaire unique l’Etat congolais coalise avec une tierce société afin de constituer une partie qui soit en relation d’affaires avec le même Etat.
La suite n’a pas rassurant
L’eau a dû couler sous les ponts avant que la société PILATUS ENERGY CONGO se mue en Petroleum Exploitation & Production Africa (PEPA) avec la prise de part du Congolais, Claude Wilfried Etoka. De fil en aiguille, celui-ci est devenu l’actionnaire majoritaire avant même qu’une goutte de brut ne soit extraite de ce puits. 
En avril 2016, le tribunal de commerce de Brazzaville avait donné raison à la société de trading pétrolier SARPD OIL notamment sur une incohérence sur l’actionnariat de Petroleum Exploitation& Production Africa (PEPA) et donc la Société SARPD serait désormais en affaire avec l’Etat et certainement la Société Nationale des Pétroles du Congo avec son insignifiante part. 

Parlons de l’actionnariat 
Et donc comme ce gisement a donné du tournis à l'opinion, il fallait approfondir les investigations au lieu de se poser des questions. Toutefois, il fallait savoir, qu'est ce qu’étaient devenus les contractants de cette affaire qui puait fort de l'arnaque ? Étant donné que l’actionnariat était le point névralgique, la piste toute trouvée fut les acteurs. La préoccupation était de savoir si certains signataires de ce contrat de partage de production n’étaient pas compromis dans des affaires similaires.

Un gros bonnet épinglé 
Si la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC) est un bien de l’Etat congolais, celle-ci est alors sous la tutelle du ministère des hydrocarbures. Ainsi donc, le fait que les représentants cette société aient signé le contrat de partage de production objet du gisement « NGOKI » est une duplicité.
Disons, depuis qu’est devenu Denis Ngoka ? On peut rentrer dans le vif du sujet sans risque de se tromper, car les faits sont parlants, mais pendants pour des raisons occultées. Denis Ngoka serait empêtré jusqu’au cou dans les affaires aussi bien de conflits d’intérêts que de détournement, et davantage de corruption ; alors qu’il était à la tête de la Société Nationale des Pétroles du Congo, les sociétés Sphynx UK, Sphynx Bermuda et Africa Oil and Gas Corporation, dont il était le principal actionnaire achètent le pétrole de celle-ci, et cela, en violation des statuts de la même société. 


La Société Africa Oil and Gas Corporation est bien de droit congolais. Inutile de se perdre en conjectures, l’actionnariat de cette société ne cadre avec aucune norme en la matière, il est plus qu'opaque pour ne pas dire trompeur. 
Sur le site de cette société, nous avons été désagréablement surpris de constater que, dans la rubrique actionnariat, il est porté la mention « cent pour cent AOGC ». 
Ce qui voudrait dire que cette société s’est autofinancée sans être créée, c’est aussi fou que ça ! Une personne morale ne peut s’autofinancer sans qu'au préalable l'actionnariat soit bien défini et établi. Elle est naturellement créée soit par des personnes physiques, soit par d’autres personnes morales. Ainsi donc, si cette information n’est pas erronée, elle est du moins mensongère… Jusque-là, la direction de cette société n’est pas inquiétée et encore Monsieur Denis Ngokana qui mérite d'être entendu sur son enrichissement soudain. 
Pourquoi chercher les crimes économiques dans l'abstrait quand ils sont entre les jambes des décideurs ? Le Parti Congolais du Travail peut être cité puisque l’Intéressé est membre du Secrétariat Permanent du Bureau politique, député de la circonscription de Boundji, disons un gros bonnet, on est bien dans la délinquance au col blanc.. 


Des actifs qui font tourner la tête
Cette fois-ci, c’est l’actionnariat de la Société Africa Oil and Gas Corporation qui a semé le doute dans les esprits et donc il était de bonne aloi de jeter un coup d’œil sur les actifs de cette société dont l’un des dirigeants mérite d’être mis en examen. 
Jugez par vous-même, si tous ces actifs ne demandent-ils que l’on regarde de plus près l’origine des capitaux qui ont été mobilisés. La liste n’est pas exhaustive, mais tout de même impressionnante. La Société Africa and Gas Corporation détient soit l’ensemble des parts ou une partie dans les permis ci-après :

- Permis Marine XI ;

- Permis Pointe-Indienne ;

- Kitina II ;

- Djambala II ;

- Mwafi II….


Les opérations qui ont permis à cette société de détenir les parts dans ces différents permis ont fait objet d’appel d’offres plus que douteux. Le tout s’est passé dans une ambition qui empeste de la corruption.
Le point commun
Tous les gisements dont les proches du président de la République détiennent les actions sont comme abandonnés. Allez savoir pourquoi ? Mais en attendant nous faisons des pieds et les mains pour que la vérité éclate et que les coupables soient condamnés.

Nous reconnaissons que c'est nouveau pour personne ! Il suffit de taper "AOGC" dans un moteur de recherche quelconque pour se rendre compte que cette société est une icône de la corruption au Congo. Cet article ne serait donc qu'une goutte d'eau dans la mer, pourquoi s'y intéresser puisqu'il n'apporte rien de nouveau. C'est pourquoi nous invitons les défenseurs de droits humains de nous proposer les pistes de solutions afin que dans un premier temps, que les criminels se ressaisissent, et que dans second les responsabilités soient établies. Une réflexion est en train d'être menée afin de voir dans quelles sont les voies de recours que les traités internationaux mettent à la disposition de la société civile.

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