CONGO-B: quatre décennies de prévarication
L'alternance politique a longtemps porté préjudice au processus démocratique en cours au Congo. Et donc le fait que le pouvoir ait été confisqué aussi longtemps par une poignée d'individus pour ne pas dire un individu, laquelle avait à sa disposition des partis politiques, l'administration publique et des valets, n'est pas sans conséquence sur ledit processus que les Congolais dans l'ensemble veulent démocratique. Ces prédateurs de la démocratique, autocrates invétérés et corrompus indécrottables ont bénéficié soit de la lassitude d'un peuple asservi ou ont fait preuve d'une perfidie qui défie le temps du moins jusqu'à preuve du contraire. Nous voulons crever l'abcès !
Comme nous avons essayé de le présenter, les causes sont tant endogènes qu'exogènes, c'est dire qu'à la léthargie du peuple, il faut opposer la malignité des dirigeants. Les premiers ont été passifs et donc bénéficient quelque peu des circonstances atténuantes et les seconds ont été actifs, bien que pouvant aussi jouir de la présomption d'innocence faute de jugement qui ne viendra pas d'ailleurs tant que le système perdure..
La démocratie dans le sens de la séparation des pouvoirs reste une vue de l'esprit, mieux un slogan que les mêmes prédateurs n'hésitent pas à utiliser pour emberlificoter le peuple. Une prévarication bien subtile qui est parvenue à être acceptée comme une composante des prémices. Les débuts, ne sont-ils pas toujours difficiles ? Comment tenir rigueur à des dirigeants qui ont été jetés à l'eau par des colons qui n'ont jamais exprimé le profond désire de lâcher du laisse ? La précellence des sociétés françaises sur l'exploitation du pétrole au Congo en est une parfaite illustration. Il ne fallait pas mieux pour dire combien de fois les relations entre le Congo et l'ancienne puissance coloniale sont restées en l'état, c'est-à-dire au même niveau qu'avant l'indépendance. La souveraineté du Congo n'a jamais été une priorité pour le système qui a pris en otage l'espérance démocratique des Congolais. Ce n'est pas faute de ne pas vouloir, mais c'est le fait d'un contentement coupable, un manque d'audace, voir les conséquences d'une aliénation qui se nourrit tant de la concussion, la corruption que de l'appât du gain..
Le système qui a fait surseoir le processus démocratique au Congo, s'appuie sur des relations biaisées avec la puissance coloniale, relations lesquelles desservent les intérêts du peuple congolais. La prédominance des sociétés françaises dans le secteur des hydrocarbures biaise l'indispensable jeu de la concurrence, garant non seulement du dynamisme économique, mais aussi de l'autorégulation du marché. Le cercle vicieux des relations économiques entre le Congo et son ancienne puissance coloniale font l'affaire de l'autocratie. Cela ne peut pas être une excuse, mais c'est une prévarication à mettre au passif d'un système qui a choisi de trahir délibérément, la confiance d'un peuple, lequel à travers tous les moyens à sa disposition ne cesse d'envoyer des signaux alarmants aux dirigeants, qui ont fait de fermer les yeux et les oreilles pour n'en faire qu'à leur tête.
L'élection falsifiée qui a suivi le changement grossier de constitution avec l'intention de s'accrocher définitivement au pouvoir. La candidature de l'actuel président de la République, a été un affront de plus, étant donné que les indicateurs économiques étaient au rouge et que les autorités tant administratives que politiques ont, à maintes reprises, été citées ou compromises dans les scandales de tout genre.
Le silence autant parlé de l'indifférence du pouvoir judiciaire ne vient pas apaiser la situation bien au contraire , il envenime une situation déjà exécrable. Il faudrait bien que l'on dise en quoi la situation tant politique qu'économique du Congo n'inspire qu'horreur et répugnance ?
Les autorités congolaises font preuve de dilettantisme voir de légèreté.. Comment comprendre alors que la note du Congo est dégradée, que le gouvernement congolais accrédite une agence de notation de seconde zone. Le Congo, ne parvient-il pas à renouer avec le Fond Monétaire International faute d'une notation hasardeuse ? Le gouvernement est réputé être partisan de la mauvaise gouvernance , les exemples sont légion. Mais cependant, le Fond Monétaire International ( FMI) offre toute une litanie de preuves qui condamne tant les membres du gouvernement que leurs proches. En défiance à la diversion portée par le fait de jeter son dévolu sur une agence dont la notoriété reste à faire, le gouvernement n'a fait qu'enfoncer le couteau dans la plaie avec une grossièreté qui témoigne à la fois de son imprédictibilité et son irresponsabilité.
S'il est avéré que l'accréditation de cette agence s'inscrit dans le cadre de la diversification de partenaires notamment en ce qui concerne la notation du Congo. C'est comme qui dirait que le Congo est victime d'un complot aux proportions insoupçonnées, mais aux conséquences manifestes et causes maîtrisées. Le gouvernement s'accroche à cette opinion plutôt saugrenue qui le dédouane dans la forme et non dans le fond.
N'est-ce pas faire preuve d'inconduite que de se contenter des apparences alors que la situation s'enlise à une vitesse effrénée ? Cette chute libre ne date pas d'aujourd'hui, voilà plus de quatre décennies que les mêmes acteurs sont à la manœuvre. Depuis, le système baigne dans le clientélisme, le népotisme et l'anarchie. Avec tous ces maux qu'il traîne, le système est prêt à toute éventualité pour atterrir en douceur. Le mal est trop profond et donc toutes les bonnes intentions à ce stade ne serviront pas à grand-chose. Il faudrait que justice soit rendue avant que les blessures se cicatrisent... Quatre décennies, c'est assez long pour cerner les limites d'un système. Le peuple en a d'ailleurs que faire puisque le système a créé les germes de sa propre destruction. Il est en train de mourir lentement de son propre poison. Sa dépouille serait tout de même encombrante qu'il importe de prendre des précautions pour que le peuple ne soit pas une victime collatérale. C'est tout l'intérêt de cette démarche. Le système se dégrade de sa propre turpitude.
Tout simplement parce qu'ils ont eu aussi bien le temps de se former, de s'améliorer, que de corriger leurs fautes. Ils ont cru avoir le temps de tout faire et donc de ne rien, voilà ce qui leur vaut ce qui s'apparente à un procès que nous voulons être un bilan.
À cette longue période, nous pouvons associer des noms et des visages, ce n'est pas de l'acharnement que de relater des faits que la justice congolaise a relégué au second plan mieux à juger sans fondement. Ils sont présumés coupables d'assassinats de présidents, d'hommes d'église, et même des exécutions sommaires, des faits d'une gravité avérées sont restés lettre morte et cela dure trop longtemps.
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