Roger Christian Okemba : bouc émissaire ou vilain petit canard


C’est étrange comme la règle peut faire sensation. Roger Christian Okemba, maire de la ville de Brazzaville suspendu la semaine dernière, est gardé à vue à la direction générale de la surveillance du territoire. Cette nouvelle est tombée comme un coup de massue. Les publications lues çà et là sur la toile expriment à n’en point douter la surprise voir l’étonnement des uns et des autres. Comme si cela devait se passer autrement. Les suspensions des cadres de l’Etat qui n’en finissent pas, ne débouchent pas toujours sur des mises en examen.
Bien que le procureur de la République OKO Ngakala se soit pris tard, l’affaire fait grand bruit. Et pourtant, il n’en est rien.


 
Pour cause, la fille présumée du maire devrait rejoindre son père puisqu’elle est citée comme bénéficiaire donc présumé coupable du détournement de deniers publics. L’interpellation de cette fille serait une belle leçon pour les dirigeants politiques et administratifs qui baignent dans le clientélisme.


 
Il faut signifier que la démarche du procureur rentre dans le cadre de ses missions. Si la suspension est une sanction administrative, il n’en reste pas moins que le procureur se doit d’enquêter pour une éventuelle sanction pénale. 
À propos des sanctions, quels seraient les chefs d’accusations qui pèsent sur le maire suspendu sont effectivement le détournement de deniers publics, l’abus de biens sociaux que sais-je encore. Dans la perspective que les faits soient avérés, le maire suspendu aurait signé un contrat de gré à gré avec la société de sa fille, il reste à savoir si cette société a-t-elle existé au-delà de la paperasse.




L’avenir du Conseil municipal de Brazzaville reste suspendu à l’issue du procès, lequel opposerait le ministère public contre Roger Christian Okemba. Guy Marius Okana, qui se frotte visiblement les mains, suivra avec beaucoup d’intérêt ledit procès. Et d’ailleurs ne sera-t-il pas cité comme témoin ? Dans l’affirmative, Roger Christian ne se ferra pas d’illusion sur la solidarité que les membres d’un bureau exécutif se doivent mutuellement.
En effet, l’absence de cohésion au sein dudit bureau s’est traduite en dissension, laquelle est en passe d’emporter le président du Conseil municipal vers sa chute. L’adversité étant, l’antagoniste se réjouit et c’est d’ailleurs de bonne guerre.

Le bât blesse avec l’arrêté, lequel suspend le présumé coupable de ses fonctions tout en lui accordant les prérogatives y relatifs. À croire que le règlement intérieur fait la promotion de l'immoralité. Comment un présumé coupable peut-il jouir des avantages d’une fonction alors qu’il n’aurait pas rempli celle-ci avec abnégation et probité.
Il faut croire que le peuple désenchante, si le procès n’avait pas lieu, pire qu’un simulacre de procès soit organisé pour étancher la ferveur du peuple congolais, lequel attend que le gouvernement envoie des signaux positifs au moindre scandale.

Les détournements de deniers publics et la corruption gangrènent le système politique congolais. L’affaire Roger Christian Okemba doit être la boîte de Pandore, laquelle déballera toute la corruption qui s'enracine dans l’administration congolaise et non pas une occasion de jeter le maire suspendu en pâture. 

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