CONGO-B: le cycle de violations de constitutions
Nous devons tirer des leçons de nos expériences. Le Congo qui traverse une crise multidimensionnelle, invite son peuple à aller dans les urnes l'année prochaine. Une épreuve redoutée tant la dernière aurait entraîné une guerre dont les conséquences empoissonnent toujours le quotidien des populations du département qui en a fait les frais. Nul doute que le changement de la Constitution du 20 janvier 2002 a déconfit un climat déjà délétère. La victoire de Denis Sassou Nguesso annoncée comme objectif du Parti Congolais du Travail consolide l'opinion selon laquelle, le changement de la Constitution du 20 janvier 2002 aura été une manœuvre plutôt grossière du régime en place pour se maintenir au pouvoir coûte que coûte.
A quoi riment les changements de constitutions
Cela est un fait qui se passe de commentaire. Au-delà de l'idée que le public s'est fait de ce régime. Qu'est-ce que le Congo a retenu des changements de Constitutions qui ont émaillé le régime de Denis Sassou Nguesso à l'ère du renouveau démocratique du Congo? La Constitution du 15 mars 1992 , première constitution post-ère socialiste a été remplacée par un acte fondamental qui tenait sa légitimité que de la force des armes des vainqueurs de la guerre civile 1997.
Les interrogations légitimes.
Aujourd'hui encore, on est en droit de se demander au non de quel principe de droit, les vainqueurs avaient-ils abrogé une constitution marquée du sceau de la souveraineté du peuple? On retiendra que les vainqueurs portés par l'euphorie et animés par l'exercice du pouvoir au détriment des normes et des lois, ont foulé au pied la souveraineté du peuple. Ce point de vue s'explique d'autant plus que ces constitutions ne stipulaient nullement que l'accession à la magistrature suprême se faisait à la faveur d'une guerre civile voir un coup d'état.
Et donc, les vainqueurs avaient marché sur la loi pour asseoir un régime de type autoritaire, c'est le moins qu'on puisse dire ! L'histoire nous renseigne que le régime de Denis Sassou Nguesso n'a eu de cesse de recourir aux passages en force pour s'accrocher au pouvoir. Le changement de la Constitution du 20 janvier 2002 intervient dans des conditions troubles. Bien entendu, que celle-ci ne prévoyait aucunement un changement quelconque, mais le titre XVIII de cette constitution est consacrée à sa révision. Qu'est-ce qui a inspiré le changement? On peut dire sans risque de se tromper que c'est l'anarchie ! Pourquoi diable le changement de la constitution n'a-t-il pas été intégré dans la constitution du 06 novembre 2015, alors que le Congo change de plus en plus ses constitutions quand bien même, celles-ci ne le prévoit pas.
Pour revenir au fait, si le pouvoir n'avait pas fait en torse aux différentes constitutions Denis Sassou Nguesso n'aurait pas accédé à la magistrature suprême en 1997 et n'aurait pas été candidat à sa propre succession en 2016. Ce sont là les attitudes d'un régime qui prône la démocratie ou l'état de droit ? Les constitutions ont été violées.
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