Eco, une fracture en Afrique francophone


L’annonce de la sortie de l’Afrique de l’Ouest de la zone franc CFA fera couler de l’encre et de la salive, cela n’empêche pas que nous mettions notre grain de sel dans ce flot. De prime à bord, l’on retiendra que les ex-colonies françaises, du moins ceux de l’Afrique de l’Ouest ébaucheront un virage décisif dans le combat pour leur émancipation.
On dira que la situation économique de l’UEMOA aurait balisé la voie, les chefs d’Etats des pays de cette sous-région ont le mérite de relever le défi lequel se posait de façon plutôt pressante. 
Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d'Ivoire a su tirer son épingle de jeu. L’étiquette de donneur de leçons qui lui collait à la peau, tombe d’elle-même, alors que ses penchants dictatoriaux sont relativisés, voir effacés du moins le temps que le projet ne prenne corps... Qu’on le veuille ou non, cette reforme est un passe-droit, un chèque en blanc pour l’actuel président ivoirien, lequel en rencontrant l’espérance de la nouvelle génération d’une Afrique qui se veut émanciper, se trouve être plébiscité par son peuple. 
Alassane Dramane Ouattara n’aura pas besoin d’user de procédures hasardeuses et grossières comme le changement de la Constitution comme l’avait fait le Congolais Denis Sassou Nguesso en 2015.

L’UEMOA, un modèle de réussite

La bonne presse dont jouit cette sous-région ne se dément pas avec cette annonce. La sous-région se trouve encenser de plus bel. Mais on ne saurait pas se contenter de cette euphorie tant, les enjeux sont très importants. Il importe donc de faire une analyse fine pour étayer cette opinion qui s’en va grandissant et peut à la longue faire objet de manipulations diverses étant donné que les pesanteurs sont substantiellement politiques. Le franc CFA est un vestige de la colonisation et une icône de l’impérialisme français. Comment croire que cette séparation ne soit pas douloureuse alors que pendant des décennies les Africains notamment les nouvelles générations ont tempêté sans trouver gain de cause. Cette annonce intervient dans un contexte, lequel n’inscrit pas ce revirement dans la droite ligne des revendications légitimes des peuples longtemps opprimés. La volonté politique de la France est perceptible, mais le dynamisme économiquement de la sous-région a également prévalu.  La CEMAC ne saurait pas s’aventurer du moins pour le moment sur la voie de la création d’une monnaie.

Une réforme taillée sur-mesure.

Cette annonce réconforte Alassane Ouattara, lequel ambitionne de rempiler pour ne pas dire qu’il s’accroche au pouvoir et ceci sous l’œil vigilant et la bénédiction de la France. Cependant, l’annonce de la sortie des pays de l’UEMOA n’est pas un passe-droit, car elle ne pourra en aucun cas permettre aux autres présidents de la sous-région de tirer un bénéfice personnel du genre s’accrocher au pouvoir. Les dirigeants de la CEMAC sont à mille lieues pour jouer cette carte. La situation désastreuse dans laquelle se trouve leur économie ne permet pas d’envisager une telle réforme. Ils sont condamnés dans les pratiques tout à la fois viles et grossières comme le changement de la Constitution. Le Congo Brazzaville est un bel exemple, ce pays après deux ans de négociation, il ne parvient pas toujours à évaluer sa dette tant envers la Chine que les traders et dire que ce pays tient de façon régulière des budgets. 

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