Denis Sassou Nguesso : la conquête de la sympathie
Finalement, Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Congo, sera reçu le 03 septembre 2019 en tête à tête à l’Elysée. Emmanuel Macron ne pouvait plus faire durer le suspens. Les relations historiques entre le Congo et la France ont prévalu sur la mauvaise réputation du président congolais qui se trouve de loin être une icône de la France-Afrique.
Le parrainage de la France
Alors que le Congo vient de décrocher in extremis un programme avec le Fond Monétaire International (FMI) non pas sans l’appui de la France, des scandales et des affaires de corruption à répétition et un peuple qui est grognon. Le Congo est loin d'être un modèle de démocratie. Denis Sassou Nguesso qui pouvait se réjouir des points à aborder avec son homologue, qui du reste, sont l’expression d’une longue pratique du pouvoir avec la prise en otage de dossiers pour charmer l’opinion internationale et se faire passer pour un homme-clé afin de redorer son blason face à la mauvaise presse qui lui colle à la peau.
Le président congolais s’est arrogé le plaidoyer sur l’environnement, le climat et la résolution de la crise libyenne pour ouvrir les portes de l’Elysée et autres grands palais.
Le gros poisson a mordu à l’hameçon, mais ce n’est pas tout de faire du charme sur des questions qui mobilisent l’opinion internationale, quand dans son propre pays en a du mal à donner le strict minimum, c’est pourquoi l’état des lieux de la politique s’invitera sur la table des discussions et Emmanuel Macron a son mot à dire et Denis Sassou Nguesso doit être attentif.
La politique verte
Le bassin du Congo qui est le deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, fait bénéficier à Denis Sassou Nguesso le regard bien bienveillant de la France qui a fait du changement climatique son cheval de bataille . C’est ainsi que Denis Sassou Nguesso gagne en estime auprès de ses paires qui lui vouent de la sympathie alors qu’il reste peu recommandable. Si le tapis rouge lui sera déroulé le 03 septembre,Denis Sassou Nguesso devra donner les garanties d’être crédible. L’élection présidentielle de 2021 serait à n’en point douter une épreuve pour faire montre de l’intérêt que Denis Sassou Nguesso porterait sur la préservation des équilibres nécessaires pour la qualité de vie, mais aussi la démocratie qui ne se fait pas sans alternance démocratique avec des élections transparentes et apaisées.
La leçon à tirer
Denis Sassou Nguesso en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Lybie évoquera la crise libyenne avec son hôte . Il importe de rappeler à la communauté internationale que la situation de la Libye puisse ses racines dans les politiques autoritaires exercées pendant quarante ans par le guide libyen pour se maintenir au pouvoir et ceci au détriment de la démocratie. Le président congolais est bel et bien sur cette lancée et donc, au lieu de se mettre dans la peau d’un pompier pour lutter contre le feu en Libye, il devrait se faire violence pour subjuguer ses élans de pyromane .
Un conflit de génération
Emmanuel Macron à en croire ses discours souhaite se départir du carcan de la colonisation qui devient de plus en plus encombrant à l’ère de la démocratie. Le peuple congolais à l’instar du peuple africain aspire à la démocratie, est donc hostile à toute politique qui sous-entend une domination étrangère. Emmanuel Macron qui accède au pouvoir à la faveur d’un renouveau politique en France , lequel a remis en cause les sentiers battus, qui classaient l’Afrique comme un continent de non-droit, dont la démocratie n’était qu’une farce , doit être tout sauf à son aise avec une icône de la France-Afrique, dont les conseils sont déphasés . La diplomatie veut que des pires individus soient reçus…
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