Congo B: lettre ouverte à l'ambassadeur de Chine Monsieur Ma Fulin

Son excellence Monsieur l’Ambassadeur de la République de la Chine près le Congo Ma Fulin,


C’est d’un œil avisé que chaque Congolais se doit de suivre l’évolution des relations entre le Congo et la Chine. Cette attention se justifie d’autant plus que ces rapports portent sur des domaines de haute importance tels que les finances et les ressources naturelles. La prééminence des relations entre la Chine et le Congo appelle ainsi à la vigilance de toutes les forces vives de la nation. Alors que le Congo serait au bord de la faillite, toutes les actions qui tendraient à militer pour l’arbitraire et l’ingérence voir l’immixtion, sont vouées à la dénonciation. 


Les atermoiements qui ont échelonné les récentes discussions avec le Fond Monétaire International (FMI), prouvent par ailleurs le rôle déterminant de la Chine dans les affaires économiques et financières de la République du Congo, qui sont du reste des leviers de la domination étrangère à l’heure de la mondialisation.



Toutefois, le peuple congolais sait gré au peuple chinois. Le choix de ce peuple de se lier d’amitié avec le peuple de Chine ne doit pas favoriser l’émergence d’une élite politique qui bénéficierait de façon inconditionnelle de l’aide et de l’appui de la Chine et ceci au détriment de la volonté du souverain primaire. 
Le peuple congolais entend cependant préserver son droit de disposer de lui-même et de coopérer d’égal à égal avec toutes les nations sans s’engluer dans des relations de type Chine-Afrique, qui font le lit de l’impérialisme. 



Le séminaire spécial organisé par vos soins a semé le trouble dans notre esprit. Il serait, Excellence, comme une pratique d’une époque révolue. Il nous a laissé penser que vous seriez enclin à une démarche partisane, qui n’augure aucunement la transparence nécessaire pour se prémunir de la corruption et de l’enrichissement illicite que vous avez eus la bienveillance d’épingler à l’occasion.



Excellence, une activité organisée par un partenaire aussi important que la Chine ne peut être destinée à un parti, bien au contraire, elle profiterait au mieux au peuple congolais qu’à la condition que toutes les sensibilités politiques y soient associé et ceci dans la perspective d’une alternance politique qui est une sanction légitime contre la corruption, le népotisme et l’enrichissement illicite. 



Aussi, son thème n’a-t-il pas laissé interrogateur plus d’un observateur? En effet, la vision d’un dirigeant ne peut pas franchir les limites nationales sans pourtant porter les germes de l’expansionnisme. 
Par ailleurs, la suffisance tirée de votre position de première puissance économique mondiale et l’ambition affichée de se hisser au rang de première puissance militaire au monde, sont en un point douté les signaux des visées impérialistes.Ainsi donc, un séminaire qui s’articule autour d’une « vision globale et stratégique du Chef de l’Etat chinois sur son pays et le monde » ne contredit pas cette opinion, mais l’affirme… 


Faisant fi de vos velléités impérialistes, nous vous félicitons pour votre franc-parler, lequel a permis de situer les cadres et dirigeants du Parti Congolais du Travail (PCT) sur les responsabilités qui sont les leurs dans la situation désastreuse que le Congo traverse. La rigueur prônée du Parti communiste Chinois (PCC) n’a pas d’égal au sein du Parti Congolais du Travail, lequel peine à tenir son cinquième Congrès ordinaire, rangé par des guerres intestines qui offrent un spectacle désolant à un peuple congolais éprouvé par des scandales qui n’en finissent plus. 


Le  Parti communiste Chinois peut vanter ses mérites sans faire un parallélisme avec le Parti Congolais du Travail qui n’incarne nullement le peuple Congolais.
Par ailleurs, l’évocation des contours de la dette chinoise rassurerait mieux le peuple congolais qui attend l’aboutissement du programme avec le Fonds Monétaire International (FMI) sans désemparer. 



Assurément, il en est fallu que le Congo consolidât sa dette avec la Chine pour qu’il entre en programme avec cette institution. Toutefois, ce rééchelonnement ne sait pas sans ambiguïté, car à ce jour, les zones d’ombre perdurent, et la situation de cette dette est loin d’être transparente.



Vous conviendrez avec nous, Excellence, que les citoyens congolais sont en droit de s’interroger sur les efforts consentis par les deux parties en l’occurrence, l’Etat congolais et l’Etat chinois sur l'étendue de cette dette.
Du reste, si votre cible était les politiques, vous aurez été séant en invitant toutes les formations politiques à prendre part audit séminaire. Car à l’orée de l’élection présidentielle 2021, votre prédilection pour le Parti Congolais du Travail serait ni plus, ni moins qu'une ingérence aux affaires intérieures du Congo.

En réitérant notre amitié pour le peuple chinois, nous vous prions d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, l’assurance de ma parfaite considération.

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