CONGO-B: Inès Nefer Ingani débarquée du gouvernement
Nul ne pouvait prédire la tournure qu’a prise l’affaire dite de l’audio de l’ex ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement Inès Nefer Bertille Ingana pas même les marabouts de "Poto Poto" et les parieurs de tout acabit de la ville capitale qui pullulent dans les coins de rues, avenues et autres artères de Brazza la verte.
Ce n’était pas faute d’avoir essayé… Les Congolais sont habitués aux scandales qui servent de tremplin à un régime qui épouvante son peuple pour avoir bonne conscience. Ce scandale aurait connu le même traitement que personne ne s’étonnerait, quand on sait que l’impunité est de mise dans ce régime.
Inès Nefer Bertille Ingana aurait au mieux essuyé la colère du président de la République et au pire perdu son fauteuil à l’occasion d’un potentiel remaniement.
L’audio qui date d’il y a plus d’une année a produit des effets du moins surprenant, voyant qu’est ce qui a motivé les protagonistes ?
La cheville ouvrière
Les propos tenus par Pascal Tsaty Mabiala à l’encontre du député de la première circonscription d’Oyo Denis Christel Sassou Nguesso ont eu un effet boule de neige. Revenons au fait, le 06 août 2018 lors de la question orale au gouvernement à l’Assemblée nationale, le député de Loudima , Pascal Tsaty Mabiala fustige tout autant la mollesse et que la mollasserie du Premier ministre Clément Mouamba dont les membres seraient à la solde un député d’Oyo, lequel au travers les activités de sa fondation les tirait du bout du nez, les trimbalait ici et là comme de vieux sacs qui n’avaient rien d’autre à faire que d’accompagner ce dernier. Il ne s’était pas arrêté en si bon chemin, il a poussé le bouchon très loin, en s’interrogeant sur l’origine des fonds qui permettaient au député d’Oyo non seulement de multiplier des initiatives mais de rivaliser parfois avec l’Etat, notamment avec le programme santé communautaire , cette caravane qui sillonnait tout le pays pour dispenser des soins aux populations démunies. L’activité coûterait extrêmement chère qu’il fallait jouir d’une bonne fortune pour la mener à bien. C’était la bonne fortune du député d’Oyo qui cristallisait les frustrations.
Un coup de gueule dans une ruche
Il n’en fallait pas plus pour que les abeilles se bousculent, avant qu’elles ne sortent de leurs réserves. Le franc-parler et la liberté de ton du député de Loudima laissent pantois les protégés du député d’Oyo. Le chef de file de l’opposition aurait dépassé des limites avec une plaisanterie de très mauvais goût, il avait des coudées franches qui frisaient l’irrespect qu’on le veuille ou non , il s’agit avant tout du fils du président de la République, le parterre de la politique constitué d’une majorité présidentielle qui voue la personnification du pouvoir et une opposition plutôt bancale qui a de l’égard qu’à l’aune d’un pouvoir qui s’entoure d’artifices pour feindre un processus démocratique. « Pascal Tsaty Mabiala aurait intérêt à se tenir aux carreaux, auquel cas, il mettait en jeu son gracieux fauteuil de Chef de file de l’opposition » aurait insinué l’ancien ministre ? Le courage était d’une opiniâtreté telle qu’il faut trouver plus fort que la liberté de pensée et d’expression qui devrait caractériser tout élu. Les complices sont vite nommés Pierre Ngolo, Jean Jacques Bouya et Jaurès Ondélé. Il n’aurait pas plus inventif que les cadres du Parti Congolais du Travail qui font de l’ombre au fils du président de la République lequel ambitionne de succéder au père. Le premier Pierre Ngolo serait pressenti de se présenter à l’élection présidentielle de 2026, depuis il affûte ses armes en s’accrochant au poste de Secrétaire Général. Le second, c’est monsieur grands travaux, il a pris de l’épaisseur depuis et détiendrait les clefs de la coopération sino-congolaise. Le dernier, c’est le larbin du premier en sa qualité de président du groupe parlementaire PCT, il aurait son mot à dire et sa pierre à apporter dans les cabales de son mentor.
L’intrigue
Il faut répondre le coup par le coup. Les protégés doivent faire preuve d’ingéniosité pour une riposte qui soit à la hauteur de l’attaque. Il faut tout à la fois agir avec discrétion et efficacité, en créant un effet de surprise donc sortir du cadre. Seul un kamikaze pourrait faire exploser une charge d'explosifs afin que les complices nommés soient touchés de plein fouet dans la perspective d’isoler l’appendice et les cartes seront à nouveau distribuées.
Le kamikaze est trouvé, le mot d’ordre a été donné ; il faut faire un audio dans lequel le nommé Donald Mobobola devait citer les complices nommés comme des commanditaires de l’envolée de Pascal Tsaty Mabiala, lequel aurait reçu d’importantes sommes d'argent de la part des caciques du PCT pour traîner le député d’Oyo dans la boue.
Coup de théâtre
Le jour suivant, Ines Nefer aurait retourné sa veste contre le kamikaze qui devait avoir des états d’âme. Il ne lui avait pas toujours fait parvenir l’audio tant attendu... Elle prit les devants en appelant le Secrétaire Général du Parti Congolais du Travail Pierre Ngolo pour lui faire état du mauvais tour que celui qui avait son rond de serviette à « 100 fils » était au point de préparer.
Le « Maître » s’empresse pour mettre la main sur la canaille qui semble jouer avec le feu. Il est reçu dans une atmosphère électrique. Les membres de la dernière ceinture de Pierre Ngolo sont dans tous leurs états. Ils veulent faire la peau à allié d’autrefois dont la truculence et la duplicité commencent à bien faire, conduit jusqu’à sa dernière tranchée Donald Mobobola brandit un élément de preuve qui le disculpe… Il est blanchi, mais non pas rétabli… La preuve a circulé d’appareil en appareil entre les complices. Elle a été déclarée authentique avant d’être mise sous scellés en attendant prétendument que les jours meilleurs n’arrivent…
La résurrection
Une année après Donald Mobobola est à la tête d’un mouvement insurrectionnel qui veut la tête du Secrétaire Général Pierre Ngolo qui est en délicatesse avec les recommandations du dernier Congrès de ce parti qui prohibent les cumuls de fonctions. La suspension de ce dernier avec plusieurs autres membres du Comité central de la jeunesse du PCT n’a pas refréné les ardeurs de cette frange de la jeunesse qui est visiblement remontée contre le Secrétaire Général. Dans les couloirs du siège de ce parti, on attribue cette effronterie de Donald Mobobola aux soutiens qui auraient le bras long comme le fils du président de la République qui en veut à Pierre Ngolo que le zèle a d’égal que la liberté de ton de Pascal Tsaty Mabiala. Dans la foulée, l’audio est balancée sur la toile et est vite devenue virale.
Les retombées
Pascal Tsaty Mabiala mobilise son parti et demande bien que de façon détournée le départ de Inès Nefer Bertille Ingani du gouvernement avec la promesse d’intenter une action contre l’ex ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement. Contre tout attente, le 17 septembre 2019, Inès Nefer Bertille Ingani est débarquée du gouvernement par un décret de la présidence de la République. Lydia Mikolo, qui aurait des accointances avec Jean Jacques Bouya, hérite du portefeuille dont l’ex-ministre était en charge. Entre-temps, la lutte de Donald Mobobola s’essouffle, il n’est plus recommandable. A qui a profité le scandale?
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