Parti Congolais du Travail : Une jeunesse un peu foutraque et un parti hors la loi



Sommes-nous à même de garder la tête haute après avoir posé des actes irrévérencieux et illégaux sous fond de soutien indéfectible au président du Comité Central, au mépris sans cesse des idéaux du parti et en violation flagrante de la loi ? Assumons-nous de fait  être des hors-la-loi pour préserver le pouvoir contre la volonté du peuple ? Ce serait être tout sauf des hommes d’Etat quand bien même nous gérons l’Etat.
Notre combat ne peut pourtant pas être un cours d’eau paisible et tranquille sans heurts et bévues puisque nous sommes en apprentissage. Serions-nous des érudits afin d’être sans cesse au fait des enjeux et rencontrer l’espérance du peuple sans jamais se remettre en cause, mieux prendre des positions parfois tranchantes ? Lesquelles peuvent être traduites au premier degré comme de la subversion ? Sous le feu de l’action, le juste-milieu devient quelques fois une illusion, ce qui ne justifierait jamais la délinquance et la haute trahison. Il faut prendre position en son âme et conscience, choisir son camp... 
C’est déjà quoi notre camp ? Celui d’une jeunesse à la solde du pouvoir, qui attend des monts et merveilles de celui-ci, malgré qu’il peine à satisfaire les besoins du peuple, ou mieux s'affirmer comme une jeunesse qui milite pour le peuple, une nation et non défendre les intérêts égoïstes incarnés par un clan voir un individu ? 

Le cours des événements, plaide-t-il contre nous ?

En dépit de l’inobservation des dispositions de ses textes fondamentaux, la Force Montante Congolaise a brillé depuis sa création par une léthargie dont nous saurons nous dédouaner. Nous sommes comptables et prenons toute la mesure de ce que nous désignons par l’effet conjugué de l’incompétence et de l’irresponsabilité. 
Les faiblesses

Nous aurons dû déposer le tablier juste après le premier mandant. Parce qu’à la vérité, une eau souillée ne peut être purifiée qu’après un long et fastidieux traitement. Le temps n’a pas pu mobiliser les énergies nécessaires pour mener la Force Montante Congolaise à bon port. Il nous restait que de la détermination qui fait malheureusement défaut jusqu'à ce jour... 
De l’intrigue au clientélisme, en passant par la démagogie et l’attentisme, nous avons longtemps espéré que la bonne grâce trouverait sa place dans un panier à crabe, qui n’offre même pas son hospitalité à un grain de sable. Nous sommes bien d’accord que c’est peine perdue que de cultiver de l’animosité devant les forces du changement. Malgré que nous sachions que rien n’est nouveau sous le soleil, l’histoire de l’humanité nous enseigne que le changement est irréversible à un moment ou à un autre.
Qui vole un œuf, volera un bœuf.
La situation de la Force Montante Congolaise s’est dégradée devant l’œil intéressé de ses dirigeants lesquels estimaient à tort ou à raison, d’attendre une rétribution aussi bien de la part de l’instrument que du président du Comité Central du Parti Congolais du Travail. Une posture de politicards au travers duquel l’épanouissement se mesurait à l’aune du positionnement et autres avantages sociaux tirés du fait de la participation et non de l’engagement fondé sur les idéaux. Le critère d’âge et les réunions en instance ont été foulés au pied. L’organisation s’est ainsi discréditée avant de flancher pour devenir l’ombre d’elle-même. Si le non-respect des textes n’est que d’ordre moral ou éthique, ce qui en dit toutefois long sur les motivations des uns et des autres. La violation de la loi fait franchir les limites de la tolérance. Nul ne peut avoir foi à une formation politique qui milite pour un état de non-droit. Cette loi, traînée dans la boue, était adoptée alors que le Parti Congolais du Travail jouissait d’une écrasante majorité au sein des deux chambres du Parlement.


Un laxisme répréhensible
Une nette illustration de la mauvaise foi des dirigeants du Parti Congolais du Travail s’éprouve par l’inobservation de cette loi. Comment admettre qu’après deux (2) ans de prise d’effet de celle-ci, le Parti Congolais du Travail n’a pas conformé ses organisations affiliées aux exigences de la dite loi. Ces organisations affiliées devenues de droit des démembrements, car dépouillées de la personnalité morale occupent la scène politique en toute illégalité. En outre le parti viole frontalement la loi n°20-2017 du 12 mai 2017 par le fait de ne pas aligner son emblème à ses dispositions, notamment à l’alinéa 2 de son article 15.
Par ailleurs l’article 47 de la loi ci-dessus citée énonce la cessation des activités des associations à caractère politique créées sous le régime de la loi du 1er juillet 1901, ce qui étouffe en réalité la Force Montante Congolaise dans l’œuf, organisation qui n’a jamais tenu une session ordinaire en dépit de la session inaugurale tenue en décembre 2013. Il faut bien s’interroger sur l’étendue du rapport moral de cette organisation appelée à disparaître tant en vertu de la loi que du laxisme entretenu par ses dirigeants et militants en désespoir de cause, s’accrochant au pan d’une organisation qui est restée poussive.

L’anarchie : une marque de fabrique
La Force Montante Congolaise qui tombe sous le coup de la loi, devait faire profil bas au lieu de faire la promotion de l’anarchie et défier l’espérance de l’état de droit d’un peuple abusé. 
Sommes-nous des rapaces dont l’opportunisme rivalise avec l’anarchie ? Pour ne jamais parvenir à calibrer nos actes à l’honneur et à la dignité qui devraient cadrer toutes actions politiques du moins dans le sens propre du terme ; de Brazzaville à Pointe-Noire, les membres de cette organisation qui est devenue depuis un avatar, un avorton... Ils s’exhibent quand ils n’exultent pas, ils s'accrochent sur des faux-fuyants qui mettent à nue leur indifférence devant les préoccupations légitimes du peuple, mais surtout le sens de l’honneur qui doit sécréter de nos sorties. 
En somme en filigrane, le non-respect des dispositions de cette loi laisse entrevoir des dissensions au sein du Parti Congolais du Travail dont les dirigeants étant à la tête des institutions de la République, n’ont pas trouvé mieux que de régler des différends internes à travers une loi, c’est immonde et désolant pour un parti qui est sous les projecteurs. 


Pour aller au fond des choses cette loi pose les bases de la refondation du Parti Congolais du Travail. Les symboles sont tombés, une refondation de fond en comble s’impose… De notre avis, la Force Montante Congolaise du moins sous sa forme actuelle doit disparaître conformément à la loi. Nous espérons que la session extraordinaire qui est prévue pour le 15 juillet prochain intégrera cette dimension dans ses débats. Nous ne pourrons de fait ne plus militer au sein de cette organisation, car en dehors des textes, c’est de l’anarchie. Il ne reste qu'un parti ruiné dans ses principes, une organisation en crise et un peuple qui pleure avec des larmes de sang et de consternation avec ça , on dit toujours" Tout pour le peuple ,  Rien que pour le peuple". ça devait être beau et digne si nous joignons le slogan aux actes, hélas! 
                                                  
                                                                                                 Jean Cliff Davy OKO-ELENGA

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