FMI-CONGO: Un accord en trompe l’œil



Le peuple congolais a bien de raisons de croire à un avis favorable du FMI qui statue ce jour sur le dossier du Congo. Ce n'est nullement pour les efforts consentis par le gouvernement dans le sens de la bonne gouvernance et encore moins de l’influence présumée des lobbies qui soutiennent le pouvoir de Brazzaville. 
Les enjeux sont ailleurs, la situation exécrable des Congolais est une goutte d’eau dans l’océan des intérêts des grandes puissances. Dans ce contexte, le président Denis Sassou Nguesso se trouve être incompétent et réduit à sa petite personne, tant bon nombre de Congolais ont longtemps planché sur le bénéfice à tirer de la longévité de son pouvoir qui a pris en otage l’espérance de démocratisation du Congo. 
Une longévité infructueuse
Sa longue expérience dans la gestion des affaires publiques aurait évité au Congo d’être le vilain petit canard de la sous-région (Cemac), mais plutôt de mettre ce pays producteur de pétrole à l’abri des pénuries de devises et de la hausse importante des taux de change.
Vous doutez que cela explique les crises observées au sein des agences de transfert de fond international. Allez voir dans les autres pays de la sous-région, si les établissements de transfert de fond international rencontrent les mêmes difficultés qu’au Congo-Brazzaville ? La réponse est bien sûre négative.
Les signes qui ne trompent pas.
Mais, il faut aussi avoir à l’esprit que le 25 octobre 2018 à l’ouverture d’un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etats de la Cemac, le président tchadien Idriss Deby Ethno indiquait le « relâchement de la discipline budgétaire, à l’occasion il a été reproché au Congo et à la Guinée Equatoriale de ne pas rapatrier suffisamment les recettes de leurs exportations.
Dans le cas du Congo, cette situation s’expliquerait par les prêts gagés. En effet, les autorités congolaises ont troqué prétendument le pétrole contre les infrastructures construites au moyen des contrats de gré à gré avec la Chine en violation  des lois en vigueur en la matière. Et donc, le Congo ne dispose pas de recettes à rapatrier…
La Cemac au chevet du Congo
Cet état de fait a non seulement eu des conséquences au niveau du Congo, mais s’étend dans la sous-région, car le taux de couverture de l’émission monétaire est ainsi affaibli .  Par ailleurs, le taux de change entre le XOF et le XAF est aujourd’hui de 20 pour-cent en faveur du XOF. Une dévaluation qui ne dit pas son nom.
Le Congo et la Guinée-Équatoriale sont pointés du doigt, on se passerait de commentaire sur l’opprobre subi par ces deux peuples  lesquels, les dirigeants  ont longtemps privé de démocratie.
La sous-région doit être sauvée, tout comme le Franc CFA pour préserver les intérêts de la France dont l’économie  se repose en partie sur les recettes d’exportation des pays de la zone FCFA
Bien au-delà, les occidentaux avec les Etats-Unis en tête de liste retarderaient l’expansion chinoise dans le pré carré de la France. 
La démagogie mise à nu.
Le président Denis Sassou Nguesso qui a feint de tourner le dos à la France, s’est fait prendre dans son propre piège. Le peuple congolais qui ne demandait pas mieux que de vivre comme tous les peuples du pré carré de la France découvre la forfaiture d’un dirigeant qui a joué à l’apprenti sorcier pour se maintenir au pouvoir et fait souffrir le martyr au souverain primaire.
Si l’accord de principe du FMI n’est pas motivé spécialement par la bonne gouvernance et encore moins la transparence, tout reste à faire, auquel cas, suivant le corollaire « les mêmes causes, produisent les mêmes effets » , le coup de pouce du FMI ne serait pas un « salut », mais un répit et la prochaine relique serait d’autant plus dévastatrice aussi bien sur le plan social qu’économique…

 La République du Congo qui accède à un programme avec le FMI, doit  améliorer sa gouvernance mais surtout  s’arrimer à la dynamique de la sous-région. En allant s’endetter à hauteur de 200 pour-cent de son quota, elle serait tentée d’adopter des politiques draconiennes pour  espérer recevoir la tranche échelonnée. En attendant, voyant si le gouvernement congolais observera les recommandations du FMI. 
Au terme, on se demande bien pourquoi soutenir un tel dirigeant quand la détresse rend la vie fade et repousse l’espoir dans le tréfonds des conjectures ?
La réalité a mis le président Denis Sassou Nguesso le dos contre le mur et les insensés applaudissent devant la misère du peuple. Redoublons d’efforts, car  la lutte est rude !  

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