Congo –Brazzaville : Brazzaville sur les traces de Bangui.



La visite soi-disant de travail du président congolais Denis Sassou Nguesso à Moscou a mis le Congo sur les pas de son voisin la Centrafrique, pays en proie à une guerre civile aux multiples facettes avec des groupes armés dont quelques-uns seraient encadrés par des militaires russes ou des mercenaires de nationalité russes. Pourquoi donc se tourner vers la Russie avec à la clé des accords dont la portée est stratégique ? Nous faisons allusion à la construction d’un oléoduc entre Brazzaville et Pointe-Noire, de l’accord sur le nucléaire civil et militaire.
Denis Sassou Nguesso, qui ne parvient pas à arracher un programme avec le Fond Monétaire International, se tourne-t-il vers Moscou pour recourir à l’intimidation, mieux à la force pour se maintenir au pouvoir tant la situation socio-économique du pays plaide contre lui ?


Un effet d’annonce tonitruant
On n’aurait tout pensé à tout, sauf à un accord sur le nucléaire civil. On tombe des nues, s’interroge sur la pertinence du projet et les ressources du pays, mais l’horizon ne fait que s’obscurcir, pas une lueur pour donner du crédit à un tel projet. Même vue sous plusieurs autres angles, le projet apparaît comme de l’affront vis-à-vis de l'opinion nationale que des partenaires traditionnels notamment la Chine et le FMI ? Pourquoi donc s’aventurer dans un domaine qui comporte tous les risques pour un pays en développement, lequel ne dispose pas de compétences dans un domaine aussi pointu que le nucléaire. Pour le reste, tous ceux qui s’y sont lancés, se sont retrouvés dans le viseur des grandes puissances. L’Iran et la Corée du Nord sont des cas probants. C’est tout aussi vrai qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, mais le Congo a assez mauvaise presse comme ça pour l’inscrire sur la liste des Etats voyous, lesquels ont recours à la manière forte et aux projets ambitieux et coûteux pour se maintenir au pouvoir malgré les aspirations du peuple à la démocratie. 
Cette annonce a eu l’effet d’une bombe atomique au niveau de l’opinion nationale, mais a assurément laissé pantoise la communauté internationale. Comment ne pas s’inquiéter quand un pays qui est quasiment en situation de faillite amorce le chemin de la militarisation avec en outre un projet sur le nucléaire qui nourrit les appétits expansionnistes. 


Les mercenaires des temps modernes

Les militaires russes sillonnent l’ Afrique. En passant de la Centrafrique au Soudan et très bientôt au Congo-Brazzaville, les régimes de ces pays qui ont en partage l’instabilité politique, font appel aux bons offices de la Russie. Vous allez bien vous en douter. Les groupes armés se discutent le territoire centrafricain. Une junte gouverne le Soudan. Le président Denis Sassou Nguesso est en proie à une vive contestation, redoute d’avoir une insurrection entre les bras, appelle la Russie de Vladimir Poutine à la rescousse. La question, aujourd'hui, est de savoir comme se portent la démocratie et l'Etat de droit quand les investissements militaires rivalisent avec les défis socio-économiques ?
Le prix à payer
La Russie qui est en pleine mutation, entretient une idéologie politique floue et une politique internationale louche. Le Congo qui a pris l’habitude de payer ses partenaires en nature, se sentirait à son aise avec des Russes qui sont friands de diamants et de pétrole. Denis Sassou Nguesso compte ainsi prendre une longueur d’avance sur ses opposants, lesquels ont dans leur gibecière entre autres outils, l’amertume d’un peuple abusé.

Les dommages collatéraux

Si la Chine n’a que faire des régimes militaires, la présence des Russes transforme l’environnement des affaires et la crédibilité du Congo est ainsi entamée. Mais le peuple se désolidarise du gouvernement dans un contexte ou la cohésion est de mise et le climat des affaires doit rassurer les investisseurs de tout bord.
Le Suspens
Alors que l’opposition avance en rang dispersé, les factions se forment dans la foulée. La survie politique pour ne pas dire le professionnalisme, empêche des alliances, la diaspora se méfie de l’opposition locale avec une société civile politisée. Le langage des armes fascine de plus en plus des leaders. 

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