Congo-Brazzaville: Oyo, le syndrome de Yamoussoukro



Les Congolais, ont-ils manifesté le désir d’avoir un aéroport à Ollombo ou mieux un hôtel cinq étoiles ou un port à Oyo ? Les chances sont bien minces pour que ces réalisations puissent rencontrer les aspirations profondes d’un peuple dont la grande majorité vit sous le seuil de la pauvreté. Qu’est-ce qu’un aéroport international peut concrètement apporter à un paysan qui n’a qu’une seule préoccupation écoulée sa marchandise ? Il faut voir si la population dOyo a une culture paysanne avec toutes les mutations observées et d’ailleurs cette communauté urbaine est en passe de devenir une ville dans le sens plein du terme. Cependant, nous disons que la ville ne peut se créer par la seule volonté d’un homme. J’ai encore en mémoire cette ville sortie de terre par le fait d’un homme. Abo, j’ai été à la stupéfait et choqué de voir autant de maisons modernes dans une savane marécageuse dans le département de la cuvette. C’était un feu de paille, une ville ne se construit pas par la seule volonté d’un homme. L’ancien ministre de la communication, de l’intérieur et de la santé avait tenté de métamorphoser son village natal en ville, il a fait chou blanc. J’imagine dans quel état se trouvent les palmeraies et les habitations qui m’avaient inspiré une colère sainte. C’est tout aussi moche le fait de détourner des deniers publics que la prétention de fonder une ville en dotant un espace d’infrastructures qui lui donne les aspects d’une ville sans en être une.. Le président Denis Sassou Nguesso est dans la droite ligne de ses bâtisseurs qui ont la tête dans les nuages. Ça me fait penser à la tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire. On ne fait pas le bonheur d’un peuple sans qu’il ne soit impliqué. 

Oyo, un choix hasardeux
Avec 5000 habitants et un faible potentiel économique, Oyo ne saurait pas être une ville attrayante et attractive. Le président de la République du Congo met pourtant les bouchées doubles afin de développer son village natal. Il relèvera le défi aussi longtemps qu’il se maintiendra au pouvoir. C’est autant dire qu’il engloutira l’argent du contribuable dans sa contrée pour assouvir sa présomption. Cet avis est crédible, car les infrastructures érigées dans cette communauté urbaine ne rentrent pas dans un cadre quelconque. Cette ville a profité de la munificence de ses fils et de l’entourage du président qui aurait décidé d’accompagner Denis Sassou Nguesso dans sa superfluité de construire une ville pour contenter sa vanité. Il est bienséant de capitaliser la potentialité au lieu de prétendre créer la richesse à partir de rien. C’est bien ce que fait Denis Sassou Nguesso et ses proches. La construction de l’hôpital spécialisé Edith Lucie Bongo Ondimba à Oyo est une preuve éloquente du népotisme. Cette dame, qui a quitté la terre des hommes, ne tirera jamais de l’orgueil de cette volonté manifeste de lui rendre hommage de façon perpétuelle. Au-delà de la forme, le fond est également lourd de conséquence aussi bien sûr le plan économique que politique. Nous disons que l’argent du contribuable a été engouffré, car cet investissement ne sera pas rentable, mieux les équipements médicaux se déprécieront sans servir au Congolais. Pour preuve, le seul centre public de dialyse se trouve dans cet hôpital. On peut imaginer le malaise quand on dote une ville en gestation de 5 000 habitants d’un centre de dialyse et que les deux grandes villes n’en disposent pas, on n’a pas besoin d’un dessin pour dire que le choix est hasardeux.



Enfoncer le couteau dans la plaie 

Le président Denis Sassou Nguesso est prêt à se mettre à dos les ressortissants des pays de Mossaka. Après avoir transféré tour à tour le dépôt de carburants puis le port de Mossaka à Oyo, Denis Sassou Nguesso ambitionne de construire une raffinerie dans cette ville pour traiter le pétrole qui exploite dans les environs de Mossaka, car les recherches ont été concluantes. Dans un pays ou chaque individu, s’identifie avant tout à sa localité d’origine. Le détournement du travail d’une contrée à une autre est source de conflit. Comme si les populations d’Oyo n’étaient assez pas servies. Ce traitement deux poids, deux mesures avilit l’image et entame la légitimité d’un président qui se comporte en chef de clan et prive le peuple des richesses du pays.
Ce qu’il faut savoir…
Comme nous l’avons dit ce que Denis Sassou Nguesso fait, n’est que le syndrome de Yamoussoukro. Si du fonds de sa tombe Félix Houphouët-Boigny peut se féliciter d’avoir transféré la capitale politique d’Abidjan à Yamoussoukro, il n’a pas pu drainer le dynamisme ivoirien sur sa terre natale. La ville, ce sont aussi les infrastructures, mais non pas seulement… Les villes qui sortent de terre pour satisfaire la démesure des autocrates disparaissant aussi vite qu’elles sortent… On ne perd rien pour attendre, cependant, il est à noter que ce gâchis ainsi créé est une offense à la république et une insulte au peuple.  Gbadolite est un exemple qui doit renseigner le président Denis Sassou Nguesso.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La tragédie Mbochis

CONGO-BRAZZAVILLE: AOGC, une mine de la corruption

L’Église Notre-dame de l’Assomption d’Oyo : un cadeau empoissonné