Congo-Brazzaville: une rentrée scolaire ratée
À Brazzaville, les enfants ont repris avec le chemin de l’école. Comme toujours, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que les parents ont laissé les enfants y aller. Cette année avec la crise qui bat son plein, les parents ont du faire preuve de courage pour affronter ces moments de responsabilité et d’honneur. Les anecdotes qui témoignent de ce courage que je reconnais aux parents d’élèves, sont bien nombreuses et je n’hésiterai pas d’énumérer les plus symboliques… J’approfondirai l’analyse de quelques-uns pour étayer l’opinion selon laquelle le gouvernement serait défaillant à bien de points, mais aussi pour relever le manque de cohésion dans les actions du gouvernement et le persiflage que ces inconséquences entraînent dans ce cas spécifique d’une rentrée scolaire en trompe-l’œil. C’est le moins qu’on puisse dire... Cette rentrée scolaire est un rendez-vous manqué. Le gouvernement a manqué de faire preuve de responsabilité. Car en effet, il lui incombe de réunir les conditions idoines pour une bonne rentrée scolaire. Bien, hélas, le gouvernement a bâclé la rentrée scolaire 2018-2019 avec des déclarations hasardeuses,des recrutements douteux et sans parler des conditions de travail exécrables.
Une inoubliable rentrée pour cette fillette
Dans la cour de l'école primaire, marie de la passion au troisième arrondissement de Brazzaville, le matin du 1er octobre 2018, les enfants ont pris d’assaut la cour, se sont des enfants contents de se retrouver, malheureusement l’enthousiasme n’est pas sur tous les visages. Dans un coin, l'ambiance est terne; une mère qui peine à consoler sa fille. Elle n'ira pas en classe du moins ce matin. Pour cause, le père ne s'est pas acquitté des frais d'inscription. À en croire leurs déclarations, la veille au téléphone, il avait rassuré aussi bien à la mère et à la fille que tout était fait. La réalité est bien autre et cruelle à la fois, même les bonnes sœurs ne peuvent éviter ce choc à cette fillette qui n'avait besoin pas de comprendre que comme son papa n'avait pas payé. Elle ne pouvait pas aller en classe, mieux elle devait pleurer sans espoir devant une mère impuissante, privée de possibilités et moyens.. Et pourquoi donc son papa peut lui faire autant de mal ? C'est parce qu'il a pris au pied de la lettre les déclarations hasardeuses du ministre de l'enseignement, lequel avait demandé aux parents d'envoyer les enfants à l'école comme ils le pouvaient… Comme si on peut faire semblant avec la réalité. Si vous voulez savoir la dame a fondu en larmes, la fillette a accompagné à la maman et les deux ont pleuré. Le papa était injoignable. Nous aurons aimé voir la tête du ministre devant ce drame. La fillette est traumatisée à jamais.
Une déclaration malencontreuse.
Le Ministre de l’Enseignement primaire et secondaire Anatole Collinet Makosso avait au cours d’un entretien avec les inspecteurs de l’enseignement primaire et secondaire, invité les parents à envoyer les enfants à l’école toutefois sans se fier aux règlements. En dépit, de l’obligation du port de la tenue scolaire décrétée au Congo dans les années soixante-dix. Le ministre Congolais de l’Enseignement primaire et secondaire a fait l’uniformisation de la tenue scolaire son cheval de bataille. Il a d’ailleurs pris un arrêté pour donner une légitimité à cette volonté du gouvernement. Cependant, il n'a pas hésité de violer les textes qui réglementent les activités scolaires par simple caprice pour arrondir des angles. Je perçois effectivement le mot d’ordre qui a consisté à demander aux enseignants de recevoir les élèves en civil non seulement comme une flagrante violation des textes ce qui est du moins de l’inconvenance mais aussi une faute pour un serviteur de l'Etat de son rang. Les textes ne doivent pas faire l'objet de manipulation. Le gouvernement par l’entremise du ministre de l’enseignement primaire et secondaire a voulu contourner une difficulté, mais il est tombé sous le coup de la criminalité, de la délinquance... Comment admettre qu’un ministre puisse suspendre les effets d’un texte sans autres formes de procédures. Il l’a annoncé, ainsi les enseignants, les parents et les élèves doivent se fier à ses propos. Le ministre a été arbitraire, ce qui a entaché cette rentrée scolaire.
Le rapport de rentrée scolaire
Quand le ministre viole les textes à lui initier dans un pays ou les textes ne comptent que de nom, il y a bien péril en la demeure… Ça ne devait pas étonner les Congolais qui ont l’habitude de voir ceux qui sont sensés être les hommes d’Etat tripatouillés les textes pour se tirer d’embarras. Anatole Collinet Makosso aurait pu se tirer d’affaire si les inspecteurs de l’enseignement primaire ou secondaire n’étaient des parents avant d’être des fonctionnaires. C’est autant dire qu’ils sont en proie à la consternation comme la plupart des parents d’élèves congolais qui désespèrent chaque jour un plus… Pour aller au vif du sujet, les inspecteurs aussi bien de l’enseignement primaire que secondaire ont pour ainsi dire « boycotté » la rentrée ; ils sont refusés de superviser la rentrée. Le ministre a mis à contribution des agents municipaux des différentes circonscriptions scolaires de Brazzaville. Là aussi, il a fait mouche. En désespoir de cause, le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire a dû se contenter du rapport des commissariats dont les agents ont sillonné les écoles, collèges et lycées moyennant dix mille francs par établissement
Le gouvernement se mord la queue.
Le gouvernement qui a tenté d’enjamber une réalité, s’est retrouvé face contre terre. En donnant la possibilité aux uns et aux autres de se soustraire à leurs devoirs. Il a institué une espèce d’anarchie qui écorche profondément la solennité de cette rentrée scolaire. Un autre fait exprime mieux l'engrenage qui garde en otage la réussite de cette rentrée scolaire qui est en outre une garantie pour réaliser de bons résultats. Le gouvernement congolais vient de recruter des milliers d’enseignement qu’il a reparti sur l’ensemble du territoire national. L’intention est louable, mais la faisabilité, mieux les objectifs fixés par cette décision ne seront pas atteints. Pour cause, le traitement réservé à ses enseignants dits volontaires est loin de permettre à ces derniers de vivre, non de survivre et donc d'enseigner. Croyez-vous qu’un aspirant au statut de fonctionnaire qui laisse sa famille dans l’intention d’aller former aura l’esprit calme donc avoir le cœur à l’ouvrage quand il ne mange pas à sa faim et ne peut en aucun cas subvenir aux besoins de sa famille ?Faut-il encore rappeler que le sens du devoir, l’amour d’un travail bien fait ne sont pas le fort des Congolais et donc envoyer les enseignants à l’intérieur et partout ailleurs sur le territoire national sans de réels moyens d’accompagnement, c’est hasardeux, c'est moche!
Malgré les dérapages pour ne pas dire des manquants graves, l’école a effectivement commencé. La question qui reste à se poser est la suivante ; « Ce cafouillage produira quel résultat ? ». Si je peux permettre, cette absence de rigueur produira des résultats médiocres. Il importe de situer les responsabilités.
Malgré les dérapages pour ne pas dire des manquants graves, l’école a effectivement commencé. La question qui reste à se poser est la suivante ; « Ce cafouillage produira quel résultat ? ». Si je peux permettre, cette absence de rigueur produira des résultats médiocres. Il importe de situer les responsabilités.
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