Affaire Chacona : les assassinats planifiés
Il est de plus en plus plausible que l’affaire dite de Chacona est la suite d’une stratégie orchestrée par le pouvoir de Brazzaville. En effet, quand Denis Sassou Nguesso décide de changer la constitution du 20 janvier 2002 pour se maintenir au pouvoir. Il n'est pas sans ignorer que le défi qu’il entend relever, ne se verra pas sans soulever les vagues. Pour gérer les risques subséquents à son entreprise, il élabore une stratégie dont la police et dans une certaine mesure certains groupements politiques vont savamment exécuter. Les victimes de l’affaire dite de Chacona seraient des bandits dénommés « Bébés noirs » qui ont été assassinés pour boucler la bouche qui avait été ouverte avec l’opération « Bata ya mokolo ».
En effet, l’opération « Bata ya mokolo », les pseudos émeutes survenues pendant la Coupe d’Afrique des Nations de 2015 et le phénomène « Bébés noirs » seraient des maillons de la chaîne de violence pensée et exécutée par le pouvoir de Brazzaville pour gérer les troubles sociaux inhérents au changement de la Constitution.
La stratégie exécutée, le créateur s’empresse d'avaler la créature qui devient de plus en plus incontrôlable. L’affaire dite Chacona est une exécution de bandits créés de toute pièce par le régime de Denis Sassou Nguesso pour effacer les traces d’une stratégie à la limite diabolique pour reporter l'alternance politique aux calendes grec . C’est ce que pense un groupe de journalistes d’investigation qui travaillent en vue d'affirmer ou d’infirmer cette hypothèse. En attendant qu’un rapport soit publié, nous publions cet article en avant - première pour éclairer la lanterne des parents des victimes qui sont manipulés et n’osent pas intenter quoique se soit contre un régime cruel… Nous aurons bien voulu que tout cela soit le fruit d'une imagination débordante, mais les événements confirme cette thèse.
L’opération Mbata ya Bakolo : le grand déblaiement
Cette opération, qui visait éradiquer le grand banditisme au Congo-Brazzaville importé de la République démocratique du Congo, a permis au pouvoir de Brazzaville de se débarrasser de plus de 64.000 étrangers en situation irrégulière. Les « Kulunas » et autres délinquants ont été traqués pour instaurer une nouvelle classe de bandits à la solde du pouvoir. Cette manœuvre avait pour objectif d’anticiper les dérapages qui pourraient subvenir à l’occasion du changement de la constitution. Le crime organisé par les ressortissants aussi bien de la République démocratique du Congo que d’autres pays frontaliers devait être remplacé par des organisations montées avec la complicité des auxiliaires de police recrutés à la va-vite par la police nationale. Dans la foulée, une police parallèle, autant dire une milice a été créé pour venir en appui à la police nationale. Cette démarche est d’autant plus ambiguë qu’elle a suscitée des interrogations. Pourquoi donc la police nationale n’a-t-elle pas fait recours aux auxiliaires alors que la tâche paraissait de grande envergure lors de l'opération Mbata ya Bakolo? Leur situation précaire les présentait comme un groupe qui basculerait facilement dans la violence pour des motivations économiques qui viendrait à échapper au pouvoir et être à terme une cause de la déstabilisation du pouvoir . En d’autres termes, les autorités de Brazzaville redoutaient que le banditisme entretenu par les citoyens de la République démocratique du Congo s’amplifie et que cette communauté trouve dans le changement de la constitution un tremplin pour tirer profit de cette situation. Une fois le pays débarrassé de la mauvaise graine, le pouvoir est passé à l’étape suivante.
Le coup d’essai
La participation du Congo (Brazzaville) aurait été une occasion tout indiquée pour les autorités d’évaluer le succès de l’opération « Mbata ya bakolo ». Les forces acquises au pouvoir de Brazzaville ont mis les jeunes en mouvement. Toutefois, que les diables rouges livraient un match, peu importe l’issue défaite, victoire ou un score égal, les jeunes dans tous les quartiers de Brazzaville sortaient en groupe, occupaient les artères de la ville vandalisant quelques fois les commerces. Ces mouvements ne sauraient pas être spontanés puisqu’ils se répétaient à la moindre rencontre. Les forces de l’ordre assistaient, lorsqu’elles n’encadraient pas les manifestations. Les sorties planifiées étaient des appâts que l’on jetait pour sortir des bandits de leurs tanières et d’évaluer l’enthousiasme de la population. Le pouvoir comptait mesurer l’opportunisme des Congolais, leur capacité de réaction, mais surtout l’étendue de leur frustration. Cette hypothèse est fort probable, les auteurs des actes de vandalisme n’ont jamais été arrêtés et encore moins interpellés. Les policiers étaient visiblement impuissants devant une poignée de jeunes qui n’étaient pas déterminés. A jour ce, personne n’est inquiété, tout se passe comme de rien n’était… La rencontre comptant pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations qui s’est tenue le 31 janvier 2015 a permis aux autorités de réaliser que « Mbata ya bakolo » avait été un succès.
L’origine des bébés noirsQuand le régime de Denis Sassou Nguesso s’est convaincu d’être parvenu à mettre hors de nos frontières le banditisme importé du Congo voisin. Le pouvoir a décidé de créer des bandits à leur solde. La police nationale a assurément joué un grand rôle dans cette entreprise machiavélique. À ce jour, les points de vue divergent sur les acteurs qui ont mené à bien la mission. « Les bébés noirs » présents dans tous les quartiers de Brazzaville sont organisés. Les deux bandes rivales à savoir les « Américains » et les « Arabes » se répartissent des quartiers dans les différents arrondissements. Brazzaville qui est divisée en zone nord peuplée majoritairement de sympathisants du pouvoir et zone sud hostile au pouvoir de Denis Sassou Nguesso fait l’expérience d’un découpage qui sort de l’ordinaire et que les Brazzavillois ont du mal à croire. Au nom de quelle valeur qu’un jeune vivant à Makazou dans la périphérie sud s’identifierait à un jeune vivant à Massengo dans la périphérie nord de Brazzaville. Dans chaque quartier, les jeunes s’opposent farouchement à coups de machette, de gourdins, bouteilles et autres... On se sait jamais ce qui les oppose, les Congolais sont conscients qu’ils sont capables du pire. Ils violent, rackettent et effrayent les paisibles populations. Désormais apeurés, les Congolais ne jurent que sur une probable paix dont Denis Sassou Nguesso serait le garant. Pendant ce temps, les bébés noirs terrorisent la population. Ils se baladent en groupe de vingt (20) à cent (100) bousculant et agressant des passants pour un oui ou un non. Une violence gratuite dans laquelle les Congolais ne se reconnaissent pas ; on a vite trouvé le coupable… Les tramadols. Mais ces jeunes sans moyens financiers pouvaient-ils vraiment s’approvisionner sans bénéficier de la complicité aux niveaux de l’administration ? Les bébés noirs rivalisent de les Kulunas dans le crime.
Les exécutions de Chacona
La crise économique a pris de cours les créateurs des bébés noirs. La montée de la violence dans une situation de crise est d’autant plus dangereuse qu’il faut utiliser les grands moyens. Si les bébés noirs ont mission de contrôler le banditisme qui pourvoit une main d’œuvre qualifiée pour dissuader, mais aussi prévenir toutes velléités de rébellion, mais ils peuvent toutefois produire un effet contraire. Pour ce faire, il faut se débarrasser de la racaille qui devient encombrant. À quelques exceptions, près, les victimes ont été arrêtées dans plusieurs quartiers de Brazzaville avant d'être conduites dans le commissariat de Chacona où ils ont été exécutés.
La Culpabilité des parents.Ce que les parents ignorent, c’est que leurs enfants avant d’être des bandits sont avant tout des victimes. Si cette thèse est prouvée, les parents vont reconsidérer leur attitude. Ils exigeront une enquête internationale afin que la vérité éclate et que les vrais criminels soient punis. Les parents des victimes sont traités comme des bourreaux, car ils n’auraient pas pu éduquer leur progéniture.
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