Pourquoi les maires du Congo se tapent dans les pieds ?


                                                             
Image associéeLe torchon brûle au sein de l’Association des Maires du Congo dirigée par Christian Okemba, président du Conseil municipal de Brazzaville . De sources concordantes, il y a plusieurs sons de cloche dans la plateforme des maires du Congo. La cacophonie qui a régné dans les rangs de cette organisation aurait pu être stoppée par l’Arrêt N°12/GCS-2018 de la chambre administrative de la Cour Suprême. Mais Rodrigue Ghislain Nguimbi Makosso, maire de Dolisie et ses compagnons d’infortune, n’ont pas lâché du lest. Ils font fi aussi bien des textes qui régissent l’Association des Maires du Congo que des décisions de la justice. Autant dire que rien ne peut les arrêter si ce n’est leur mentor Denis Christel Sassou-Nguesso. 
Quel acteur politique au Congo pourrait-il mettre à la disposition d’un maire des moyens qui lui auraient permis de sillonner les villes et les communautés urbaines afin de recueillir des signatures pour une pétition contre le président du Bureau exécutif de l’Association des Maires du Congo ? On tombe des nus quand on sait que la solidarité reste la seule arme que disposent les maires du Congo pour faire face aux difficultés qui minent leurs villes et communautés urbaines.
 La ville de Dolisie est le foyer de l’incendie
Le collectif des maires de la concertation de Dolisie qui a réuni les maires des communes de Pointe-Noire, Dolisie, Kintélé,Nkayi,Mossendjo, Ouesso, Kinkala,Sibiti,Ewo,Pokola, Djambala, Oyo, Owando, Madingou et Impfondo du 28 et 29 juillet, a décidé de faire chemin à part, laissant sur le bord du chemin le maire de la ville capitale. En violation de l’article 28 du règlement intérieur de l’Association des Maires du Congo qui stipule, je cite ; « le droit de démission est valable à tous les membres pour des motifs convaincants. À cet, la démission doit faire l’objet d’une lettre adressée au Président du Bureau exécutif accompagnée de la délibération correspondante du Conseil municipal, soumise à l’Assemblée générale. La démission ne donne lieu à aucun remboursement » fin de citation.
Les prescriptions de cet article sont d’une clarté remarquable.Elles définissent avec précision les conditions et les modalités de la démission des membres de l’association. Les membres actifs de l’Association des Maires du Congo à savoir le président du Conseil municipal Député-maire de la ville de Pointe-Noire Jean François Kando, le président du Conseil municipal, Maire de Dolisie Ghislain Rodrigue Nguimbi Makosso, le président du Conseil Municipal, Maire de Nkayi Gaston Mampassi et le président du Conseil Municipal, Maire de Ouesso Alain Ketta Banguyd ont violé à ce titre les textes qui régissent l’organisation dont ils sont encore membres malgré cette tentative de démission. Avec leurs homologues Erick Blaise Ngouloubi-Sayi de Mossendjo, Stella Yasmine Mensah Sassou Nguessou de Kintélé, Grégoire Hadjinsy Kouffa de Pokola, Joseph Kifoua de Kinkala, Michel Elenga Ekobo d’Owando, Gaston Yocka d’Oyo, Emmanuel Mpioh de Djambala et Célestin Mokoki d’Impfondo, les membres actifs de l’Association des Maires du Congo ont ouvert un bras de fer avec une décision de justice, qui a fait l’objet d’une exécution. À Dolisie, les maires se sont mis à dos à la fois le bon sens que la justice comme s’il y avait péril en la demeure. De sources concordantes, le complot serait ourdi par le maire de la ville de Dolisie, lequel a sillonné les différentes communes pour recueillir des signatures d’une pétition.

Qu’est-ce que ces élus reprochent à leur homologue de la ville capitale ?
La déclaration de Dolisie sanctionnant les travaux de la concertation des maires du Congo ne renseigne pas assez sur les motivations de cette démission collective, pour ne pas dire un complot… Toujours est-il à la lumière de la déclaration susmentionnée, le collectif a évoqué la création de nouvelles communes comme la principale motivation de la création d’une nouvelle organisation des villes et communes du Congo. C’est autant dire que les statuts et le règlement intérieur de l'actuelle organisation étaient un obstacle à l’adhésion des communes et villes qui venaient être créées. Par ailleurs, le collectif martèle la situation financière difficile des communes, ce qui implique de réels problèmes dans le fonctionnement  des communes. Où est alors l’urgence et surtout les manquements du président du Conseil municipal de Brazzaville, président du Bureau Exécutif de l’Association des Maires du Congo Christian Okemba ?
La mairie de Brazzaville : un champ de bataille des élections présidentielles de 2021.
Le maire de la ville de Dolisie pense-t-il vraiment que la capitale de l’or vert soit à même d’impulser la décentralisation au Congo, au cas contraire pourquoi alors voler la vedette à la ville capitale ? Une ville qui regorge de fortes potentialités et qui jouit d’une expérience qui serait profitable aux autres villes. Dolisie n’aurait pas les yeux plus gros que le ventre. Tout comme Christian Okemba n’est pas un mouton noir, est encore moins une tête de Turc. C’est bien à tort que le maire de Brazzaville fait l’objet de cet acharnement, si l’on voit de près quelles sont les motivations du maire de Dolisie et la posture de mouton de panure des maires qui se laissent tirer par le bout du nez. On aurait dit qu’ils tiennent leurs mandats de ce dernier. Lequel du jour au lendemain se déplace en jet privé, quand le personnel de sa mairie n’a pas été payé depuis environ dix (10) mois. Si l’argent de ces derniers déplacements ne sort pas des caisses de sa municipalité ? Il faut alors se poser la question de savoir pourquoi un tiers financerait un tel projet, qui ne profitera aucunement aux populations de la ville de Dolisie et encore aux autres communes qui pourtant ont soutenu le projet de la création d’une nouvelle organisation des villes et communes. L’expression est d’ailleurs révélatrice de l’intention des fondateurs du Réseau des Villes et Communes du Congo, laquelle consiste à remplacer l’Association des Maires du Congo. S’il est admis que Dolisie ne peut en aucun cas être la vitre du Congo pourquoi cette obstination ? De sources proches du dossier, le maire de Brazzaville a échappé bel d’une motion de défiance dont les conseillers de la ville capitale ne s’expliquent pas non plus… Toutefois, une ambiance malsaine prévaut au sein du bureau du Conseil municipal de Brazzaville.
Les causes apparentes des guerres intestines de la mairie de Brazzaville.
Les capitales politiques sont des éléments déterminants dans le jeu des élections présidentielles. À l’image d’Andry Rajoelina ( ancien maire d’Antananarivo) qui occupa le poste de président de Madagascar et de Jaques Chirac lequel fut maire de Paris avant d’être président de la France. Ceux qui nourrissent l’espoir de présider aux destinées du Congo, aiguisent leur couteau. Quoi de mieux que Brazzaville pour un passage en force. Ainsi, les tentatives de déstabilisations que la mairie de Brazzaville connaît, s’expliquent en partie par la volonté manifeste pour le fils cadet du président a succédé à son père. L’évincement de Christian Okemba, serait-il un exercice pour le prétendu dauphin du président ? Rien n’est moins sûr… Cependant, l’angle d’attaque qui constitue à avoir la main mise sur une organisation des maires du Congo étend la marge de manœuvre de celui qui veut se tailler la carrure d’un futur président.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La tragédie Mbochis

CONGO-BRAZZAVILLE: AOGC, une mine de la corruption

L’Église Notre-dame de l’Assomption d’Oyo : un cadeau empoissonné