Congo-Brazzaville:Quand Kabila aspire la classe politique

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L’action qui a constitué de désigner un candidat en vue de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo a suscité de l’engouement dans les rangs de la classe politique au Congo voisin. Le président Joseph Kabila Kabangué n’aurait pas choqué les esprits s’il avait donné la possibilité aux militants et sympathisants de sa plateforme de se prononcer sur le choix du candidat qui devait défendre la majorité présidentielle à l’hypothétique élection présidentielle de décembre 2018. Le nuage qui a entouré la procédure de désignation est loin de favoriser l’alternance politique. En effet dans le contexte actuel, l’alternance doit être le gage de l’enclenchement du processus démocratique dans un pays qui est soumis à une dictature. Nous le disons sans langue de bois, car priver les militants et sympathisants du droit de choisir un candidat, et de le faire à leur place, n’est qu’une dérive totalitaire. Cette attitude indique que la République démocratique du Congo connaîtra encore longtemps des jours sombres ou les insurrections s’inviteront avant d’embrasser les pays limitrophes à la République démocratique du Congo. 
Joseph Kabila Kabangué ne fait pas exception en matière de désignation de dauphin. L’idée de Denis Sassou Nguesso de passer le témoin à son fils fait l’objet de vive contestation au sein de la majorité présidentielle. Les valets, sont-ils désormais prêts à désobéir au roi Sassou Nguesso ? 
L’onde de choc de l’embrasement de la République démocratique du Congo serait ressentie au Congo voisin. Les conditions sont-elles réunies pour que les choses changent, que Denis Sassou Nguesso arrête de penser que le Congo est un bijou de famille? En attendant que l’avenir  nous révèle sa part de vérité, la situation qui prévaut en République démocratique du Congo a semble-t-il éveillé la conscience du peuple de l'autre rive du fleuve Congo.
Des pères aux fils
Joseph Kabila Kabangué a hérité le fauteuil de la présidence de la République démocratique du Congo suite à l’assassinat de son père en 2001. Depuis, il a géré le pays comme un bien familial, mieux il s’est comporté en despote. Pour preuve, il s’est permis de choisir de façon unilatérale un dauphin qui, au cas échéant devait lui succéder à la magistrature suprême. Le cadre choisi à savoir Emmanuel Ramazani Shadary et les militants qui sont sensés porter haut ce choix afin de mobiliser le peuple dans la perspective de remporter l’élection ont été chosifiés, réduits à la condition de sous-homme, lesquels n’ont pas le droit de se prononcer, de choisir qui devrait le mieux fédérer les forces acquises à l’actuelle majorité présidentielle. Le fils a hérité le fauteuil du père, il n’a que faire des militants et des idéaux qui concourent à la démocratie. À Brazzaville, un autre fils de président nourrit ardemment l'ambition de succéder au père. Denis Christel Sassou Nguesso occupe les esprits des amateurs de la politique Congolaise. Tout porte à croire que Denis Sassou Nguesso s’emploie corps et âme à réunir les conditions afin que son fils hérité du fauteuil comme en République démocratique du Congo. Mais on sait trop bien comment cette espèce d’opportuniste réagira une fois qu'il aurait monté sur le trône… Les conditions dans lesquelles Joseph Kabila Kabangué est arrivé au pouvoir, influencent ses choix politiques. L’arbitraire qui a conduit ce dernier aux affaires, a annihilé la légitimité qu’il aurait acquise tout autant en 2006 qu’en 2011. Désormais imbu de sa personne, il ne consulte pas sa base puisqu’il n’en a jamais eu et ne peut se rendre compte que la désignation d’un dauphin au mépris d’une quelconque consultation est une offense à la démocratie. À Brazzaville, Denis Sassou Nguesso ne se fait pas prier pour créer à son tour, les conditions d’une succession familiale à la tête de la République, autant dire qu’il n’a pas foi aux valeurs républicaines et aux idéaux de justice.

 Une Conférence de presse qui sort de l’ordinaire.
De mémoire de Congolais, Pierre Ngolo s’est toujours réjoui de ses fonctions de président par intérim de la majorité présidentielle. A ce titre, il coordonne, oriente les activités de ladite plateforme politique en lieu et place du président de la République du Congo, lequel se trouve en situation d’incompatibilité tant il devrait théoriquement se mettre au-dessus de la mêlée. Ce n’est pas ce qui nous préoccupe en ce moment ! Nous nous s’interrogeons plutôt sur le dispositif protocolaire qui a surpris plus d’un observateur de la scène politique congolaise ; il aurait dorénavant un collège des présidents de la majorité présidentielle. À la tribune de la conférence de presse du 22 août 2018, Pierre Ngolo était accompagné de plusieurs dirigeants des partis phares de la majorité présidentielle. Ce fut une grande première, ce besoin de ratisser large ne serait pas seulement motivé par le discours prononcé par Denis Sassou Nguesso à l’occasion des cinquante huitièmes anniversaires de l’indépendance du Congo. Les langues sont en train de se délier et une solidarité se crée entre les principaux dirigeants de la majorité présidentielle. 
Qu’est-ce qui pousse les dirigeants de la majorité à se serrer les coudes?
Il est dorénavant avéré que Denis Christel Sassou Nguesso caresse l’ambition de succéder immédiatement à son père. Cette ambition ne rencontre pas l’assentiment des larbins qui ont servi son père avec une loyauté et un dévouement qui ont valu au peuple Congolais grincements de dents et désillusion. Ils auront encore fermé les yeux devant la dictature de Sassou Nguesso s’ils avaient la garantie de se la couler douce même si ce dernier passait les commandes à son fils. Sous l’emprise du fait du prince, Denis Christel Sassou Nguesso espère être vraiment l'unique capitaine à bord. Il n’entend pas collaborer avec les valets de son père. Ces derniers qui ne s’avouent pas vaincus, luttent aussi bien pour la survie sociale que politique. Leur résolution commune ne connaît pas de limites, car leur pronostic vital est engagé. 
Les uns prennent cause aux combats des autres quand les autres font brandir la carte du poids politique fondé sur un département. Somme toute, les dirigeants de cette plateforme qui ont animé la conférence de presse du 22 août dernier sont décidés de se soutenir mutuellement. Quand Alphonse N’silou du Rassemblement Citoyen (RC) s’en prend à une institution placée sous l’autorité du chef du gouvernement, il y a bien de quoi laisser les yeux sortir des orbites. Mais qu’en est-il de la solidarité entre membres du gouvernement ? Encore, l’éthique faudrait que le ministre Alphonse N’silou s’abstienne sur des questions qui sont bien au-dessus de ses compétences et encore l’affaire dite des détournements du ministère des hydrocarbures auraient suffisamment de preuves pour compromettre Jean Marc Thystère Tchicaya . Dans ce ramassis, le non-sens, ce n’est pas ce qui manque! 
Pierre Ngolo veut se démarquer.
Pierre Ngolo a raté le train de la raison, qui n’attendait pas une opportunité pour se mettre en marche. Le coup de gueule de Pascal Tsatsy Mabiala a permis à Pierre Ngolo de s’affranchir. Mais sa couardise ne lui lâche pas d’une semelle. En effet en mai dernier, le président de la République accordait une audience au coordonnateur de « l’Initiative le Congo que nous voulons » accompagné du parrain de cette initiative, Denis Christel Sassou Nguesso . Mais si Exaucé Bersol Ibam Ngambili et Denis Christel Sassou Nguesso devraient répondre devant la Commission de Contrôle et d’Évaluation du Parti Congolais du Travail, car  ils sont respectivement Secrétaire Permanent de la Force Montante Congolaise , organisation unique de jeunesse du Parti Congolais du Travail et membre du bureau politique, les sus nommés sont tous deux députés de la principale force de la majorité présidentielle. Le président de la République a donné une caution morale à cette initiative. C’est en cela que la couardise de Pierre Ngolo se révèle ; les instances du Parti Congolais du Travail devaient interpeller le président du Comité Central du parti car aucune instance n’a appuyé cette initiative qui rivalise les formations politiques. Denis Sassou Nguesso se doit de donner d’amples informations à sa famille politique tant cette initiative est depuis une pomme de discorde. Elle est une offense non seulement au Parti Congolais du Travail, mais aussi à l’administration congolaise. Le soutien que le président a apporté à cette initiative de façon tout sauf voilée est une entorse à la réserve qui devait le caractériser. Le courage invite Pierre Ngolo à s’adresser à Denis Sassou Nguesso sans détour. Je sais compter sur sa clairvoyance. Du temps ou j’échangeais avec ce dernier. Il m’avait laissé entendre que même avec le Chef de l’Etat, il fallait avoir le courage de dire les choses telles qu’elles étaient ; manquerait-il de courage au maître(Pierre Ngolo) ? Le fils se permet tout ça pour convaincre le père de sa maturité, de son mépris pour l’ordre.
        
Qui s’assemble, se ressemble!
Comment Pierre Ngolo peut-il faire preuve de courage, quand il est entouré de personnalités lâches et opportunistes. Alphonse Nsilou a fait montre de courage en se désolidarisant du processus du changement du 20 janvier 2002. Sa position actuelle est vraisemblablement contraire à ce qu’il défendait autrefois. Le temps a prouvé que son « non » n’était que du bout des lèvres, il était dépouillé de conviction et de toutes forces psychologiques qui empêchent de ravaler ce qu'on a craché. À la vérité, ce qu’il avait bien lieu de redouter, c’étaient les conséquences du changement de la constitution notamment l’alternance que Denis Sassou Nguesso a confisqué une fois de plus.
L’ironie du sort
Quand Pierre Ngolo s’insurge contre l’ignominie que constitue « L’initiative le Congo que nous voulons », le conseiller politique du chef de l’Etat Congolais se tient à ses côtés alors que Pierre Ngolo fait indirectement la leçon au président du Comité Central du Parti Congolais du Travail, sur une faute politique. C’est autant dire Désiré Juste Moundélé n’est pas à la hauteur de sa tâche. Par ailleurs, Pierre Ngolo a reconnu que le Parti Congolais du Travail n’aurait pas un autre programme que la marche vers le développement. Cette confusion entre le programme du candidat qui porte les couleurs du parti et le programme du parti qui définit les lignes directrices de tout programme qui vise à défendre les idéaux du parti témoigne la pauvreté de l'esprit démocratique dans le Parti Congolais du Travail.  
C’est bien une posture qui inspire l’arbitraire dont Joseph Kabila Kangué a fait montre en imposant un candidat, c’est moche et ça pue !


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