Le carnage du commissariat de Chacona



Quand il y a crime, les drapeaux devaient être en berne et les têtes devront tomber. Le décès ou l’assassinat de masse d’une dizaine de Congolais est en train de passer sous silence. Les bébés noirs, furent-ils, le mystère qui entoure leur assassinat ou exécution doit être élucidé. N’allons très vite pas en besogne , il importe de prouver que les déclarations aussi bien du procureur de la République André Oko Ngakala et du ministre de la communication Thierry Lézin Moungalla n’éclairent pas notre opinion. Les attitudes adoptées par les autorités congolaises ne reflètent aucunement un souci de transparence. Les médias ne font pas à leur tour. Les familles éprouvées devaient être connues du corps public ce qui aurait permis d’avoir la version des parents des victimes afin de les recouper avec les déclarations des autorités politiques et judiciaires qui sont montées au créneau jusqu’alors! Qu’à cela ne tienne au moyen de comparaisons, d’analyse des déclarations des uns et des autres et de cas analogues et en s’appuyant sur les droits humains, nous allons évoquer les tenants et les aboutissants de l’affaire des décédés du commissariat de Chacona-Mpila.
Les déclarations qui se heurtent à la réalité
Le mardi 24 juillet sur les antennes de RFI, le ministre de la communication, porte parole du gouvernement faisait état d’un affrontement entre bandes rivales de bandits appelés couramment « bébés noirs » dans le neuvième arrondissement de Brazzaville dans la nuit du 22 au 23 juillet 2018 au cours duquel des citoyens congolais auraient trouvé la mort. À en croire le ministre congolais de la communication, porte-parole du gouvernement, les forces de l’ordre auraient confisqué une arme à feu et plusieurs armes blanches sur le lieu de l’affrontement. Comment ceux à qui incombent de donner l’information exacte, se permettent de spéculer. En outre le ministre congolais de la communication, porte parole du gouvernement ne fournit les informations relatives aux causes des décès. Le ministre Thierry Lézin Mougala ne va pas faire croire aux Congolais que les victimes seraient décédées des suites de blessures par balles. Encore cette arme à feu n’est attribuée à personne Cependant, il faut signaler que les décès ont été constatés dans le cinquième arrondissement Talangaï. L’observatoire congolais des droits de l’homme qui a relié l’information à situer le lieu du crime le commissariat de Chacona à Mpila Blanchet. Ce commissariat n’est qu’un commissariat de quartier. En effet, vu l’organisation de la police nationale, notamment, le département de Brazzaville, le neuvième arrondissement est situés dans le territoire placé sous la compétence du commissariat central de la Tsièmé appelé par les Brazzavillois par le commissariat de Kibéliba. Aussi les Brazzavillois, mieux les Congolais se poseraient la question du comment et du pourquoi ? Une rixe qui s’est déroulée dans un territoire disposant d’un commissariat central, soit gérée par un commissariat de quartier qui dépend du commissariat central, plus proche du lieu présumé du crime ? Les interrogations ont beau être pertinentes, elles ne pourront pas valoir les déclarations du commissaire central de la Tsiémé, le maire de Djiri et le commissaire de Chacona. Ainsi, les déclarations aussi bien de l’autorité politique et que judiciaire sont non seulement approximatives et sèment le trouble dans les esprits.
Il faut établir les responsabilités.
Dans cet imbroglio, les autorités de premier niveau mises en cause devaient s’exprimer avant ceux qui sont au bout de la chaîne de responsabilité ne prennent la parole. Les Congolais doivent savoir dans quelles conditions cette confusion a été créée. Aussi, deux faits à soulever, les identités des victimes doivent être connues avant que l’inspection générale de la police n’ouvre une enquête dans le dessein d’établir les responsabilités dans la police nationale. Par ailleurs devant un pareil carnage, les têtes doivent tomber. Les bébés noirs ne peuvent porter seuls cette responsabilité. Les autorités congolaises, du moins ceux qui ont pris la parole jusqu’à présent, semblent baliser la mort des jeunes Congolais. Le phénomène bébé-noirs que la police nationale n’arrive pas à endiguer, serait-il un tremplin pour les autorités à faire passer leur incompétence pour un aléa avant de justifier un carnage. Toujours est-il que les victimes ont trouvé la mort des suites d’un affrontement entre bandes rivales de bébés noirs la responsabilité des forces de l’ordre est engagée et encore davantage si ses Congolais ont trouvé la mort dans les geôles d’un commissariat de quartier. Au-delà de tout, si la mort d’une dizaine de Congolais ne permet pas au gouvernement de se réunir pour trouver des solutions idoines devant cette situation de terreur. Ce n’est plus ou moins que la terreur qui habite les esprits des Congolais. Un effroi qui s’explique d’une part par la cruauté que les autorités attribuent visiblement aux Congolais en l’occurrence des bébés noirs. Cette criminalité a atteint de grandes proportions au point ou les forces de l’ordre sont impuissant devant cette montée de violence. Le peuple ne sait plus à quel saint se vouer.
Si la crise économique et financière dont le gouvernement explique par des facteurs exogènes (la chute du prix du baril du pétrole), la montée de la violence avec son lot de malheur carnage et traumatisme ne trouve pas de justifications dans ses mêmes facteurs. Si l’abattement est le sentiment qui prime dans les esprits des Congolais, la peur habitera les cœurs juste après… Qui alors revient la responsabilité de garantir la sécurité des Congolais ?
Les attitudes républicaines
L’affaire Benalla qui fait l’actualité en France renseigne à suffisance sur la réactivité des autorités. À l’heure où je partage cette réflexion, c'est-à-dire trois jours après ce malheureux incident ou ce crapuleux crime, pas une seule initiative n’est prise du côté Parlement… Les responsables de la police ne manifestent pas un quelconque regret. Le silence observé au sein de la police nationale laisse croire que les autorités de la police dans toute sa chaîne de responsabilité ne se reprochent de rien. Les démissions ne répareront pas le préjudice causé au Brazzavillois et encore ne soulageront pas les peines qui oppressent les familles des victimes et leurs proches. Mais elles abaisseront la tension sociale que ce carnage entretient comme un feu de brousse.
Les têtes qui devraient tomber 
Si les autorités congolaises avaient le sens du devoir. Les responsables de la police nationale en commençant par le ministre de l'Intérieur, le directeur général de la police, le directeur départemental de la police de Brazzaville et le commissaire de Chacona auraient déposé leurs démissions sans autres formes de procès. 
Revenons sur terre…
Nous sommes à Brazzaville comme la confusion qui existe dans les responsabilités des uns et les autres sur cette affaire des décédés de Chacona. On n’enregistra pas de démission, parce que le président de la République ne tolère pas des démissions, car elles expriment dans son jargon la traîtrise. Et puis la police n’est pas au service de la population, elle défend les intérêts du gouvernement quitte à exécuter les bébés noirs de la façon la plus cruelle qui soit, au détriment des droits humains. 






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