La Fin des manœuvres dilatoires à Brazzaville



On aurait dit que la peur a changé de camp, mais enfin puisqu'il n'y a qu'un seul camp, le Congo!Décidément, les Congolais sont de plus en plus convaincus que la voie qui mènerait à la sortie de crise serait la signature d’un programme avec le Fonds Monétaire International ; avec tout le mal que le gouvernement se donne pour arrondir les angles afin de présenter une situation tant soit peu acceptable. La mayonnaise ne prend toujours pas. Prévue pour février 2018, la mission du Fond Monétaire International débarque à Brazzaville début avril 2018. Pourquoi ce glissement ? Alors que la situation est intenable à Brazzaville ? Brazzaville qui est réputée être un mauvais élève serait-elle à l'origine cette perte de temps ? 

Pile ou face

Denis Sassou Nguesso est un vieux routier de la politique, il ne fera pas prendre cette fois-ci comme en 1983, telle une mouche dans une toile d’araignée. Le président de la République du Congo a plus d’un tour dans son sac et il entend le faire savoir avec majestueux. Il a ainsi entrepris un fastidieux péril à la conquête des pétrodollars dans le monde arabe. Il ouvre le bal par une visite à Dubaï puis Abu Dhabi du 25 au 27 janvier 2017. À Dubaï, les échanges ont porté sur la possibilité de financer la construction des infrastructures de transformation du gaz en énergie électrique au Congo. Il a été aussi question d'un financement de 163 milliards de dollars dans des projets de diversification énergétique basés sur le développement des énergies renouvelables. C’est autant dire que Denis Sassou Nguesso était parti souffler le chaud et le froid, passer du coq à l’âne alors que la tension devient de plus en perceptible dans les rues de Brazzaville. Il est tellement accro au pouvoir qu’il ne pourrait jamais jouer avec le feu, laisse-t-on entendre dans les rues de Brazzaville. Il caresse ainsi l’espoir d’avoir de l’argent frais pour cacher la misère du peuple au peuple,il veut alors donc tromper qui ? 
En réalité, le Congo connaît un déficit en énergie, mais cela n’a jamais été une priorité pour le gouvernement. Toujours est-il, que Denis Sassou Nguesso n’est pas rentré avec des contrats signés dans sa valise ou au contraire il a dû les cacher mais jusqu'à quand? Le Fonds Monétaire ne joue pas à cache-cache. La visite d’Abu Dhabi n’a non plus été fructueuse. Toutefois, les autorités congolaises se réjouissent de l’accueil chaleureux et de l’enthousiasme manifesté par les investisseurs. Ironie du sort, et le Congo qui est au bord de la faillite, devrait se contenter des bonnes intentions des investisseurs et de la politesse des autorités émiratis. À la lumière des manœuvres fomentées par les autorités congolaises qui s’adonnent volontiers à la rétention de l’information, mieux qui usent du mensonge et la tromperie, le peuple congolais serait en droit d’être dubitatif. Ainsi, nul ne douterait que ces visites soient placées sous le signe de l’enlisement dans l'endettement. La dette insoutenable ne fait pas frémir Denis Sassou Nguesso. S’il peut faire fi de la volonté du peuple, il pourrait au moins tenir à sa parole ; « Congo pays émergent à l’horizon 2025 ». Le surendettement du Congo avec une économie qui n’est pas diversifiée ne peut être un facteur d’émergence. Bon, enfin, c’était juste pour dire que la politique du mensonge et le mensonge dans la politique tue la démocratie. La mal-gouvernance et le surendettement sont les deux faces de la pièce qui clame l'incompétence du gouvernement. 

Arabie Saoudite, une étape qui en dit long
Nous fermons la parenthèse pour affiner notre réflexion avec la visite du président de la République Denis Sassou Nguesso en Arabie Saoudite. Mais avant d’y arriver, remontons le temps jusqu’ en janvier 2018…. Quand le président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso recevait en audience le ministre saoudien des affaires étrangères Adel Al-Jubeir. De sources concordantes et fiables, il aurait été question entre autres du soutien politique et financier de Riyad quant à l’adhésion du Congo à l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (OPEP). Ces échanges deviennent inquiétants puisqu’il serait également question que Riyad verse pour le compte du Congo les cotisations statutaires annuelles qui s’élèvent 800 000 dollars américains. L’Arabie Saoudite se proposerait d’accompagner le Congo dans la vente de son brut au meilleur prix. C’est à ce niveau que le bas blesse, le gouvernement de Denis Sassou Nguesso et ou son clan sont passés maître dans l’art de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Entendu que le pétrole congolais est gagé jusqu’en 2021, on est à même de se demander quelle en serait la contrepartie de l’Etat congolais dans ce partenariat qui empeste d’une certaine manière du soufre. Le Congo a du mal à verser ses contreparties avec ses partenaires traditionnels tels que la banque mondiale. Pourquoi alors prendre des engagements si aucune amélioration est attendue à terme ?


Le Fond Monétaire Internationale : la solution durable et fiable
Ce n’est pas de gaieté de cœur que Denis Sassou Nguesso se met à la table de négociations avec le Fond Monétaire International, lui qui annonçait l'émergence du Congo à l'horizon 2025 doit sortir de son rêve. On n’aurait aimé voir la tête qu’il fait alors que ces fonctionnaires doivent traiter à raison, avec un langage à peine voilé, ses collaborateurs d’incompétents. Pour cause les prescriptions de la mission de décembre 2017 n’ont pas été respectées. Mais les autorités semblent traîner les pieds de façon délibérée. En ligne de mire, la Société Nationale des Pétroles du Congo qui accumule le quart de la dette du Congo a été reformée à la va-vite et sans réelle volonté de changement aussi bien dans le fonds que dans la forme. On n’a plutôt fait un effet d’annonce avec la Société Nationale de Distribution d’Eau et Société Nationale de l'Electricité. La mauvaise foi est manifeste tant ces deux entreprises ne sont que des présages de la gestion calamiteuse et non des facteurs. 

Si une entreprise d’Etat fut-il, peut peser aussi lourd dans l’endettement d’un pays, les partisans de l’émergence aurait dû ajuster leur ambition à la vérité de cette difformité. Toutefois, cet état de fait relève des pratiques peu orthodoxes. Aussi dans la foulée, les carences de la gouvernance aussi bien au niveau de l’Etat que de la Société Nationale des Pétroles du Congo sont dévoilées. Il aurait mieux fallu d'aller au cœur de la nébuleuse. Au lieu de se tourner vers des entreprises telles que celles qui sont dans le viseur du gouvernement, et qui font les frais d’un système gangrené par la corruption et la fraude qui entend gagner du temps pour maquiller les comptes. 






Aberration ou compromission 
La sollicitation des services des cabinets Ernest & Young et Cacoges témoigne respectivement l'incompétence de la caisse congolaise d'amortissement et par ricochet du ministère de tutelle. Si les partenaires du Congo autant comme le peuple, n'ont pas foi aux informations diffusées par les autorités administratives, le ministre n'avait qu'à s'en prendre à lui-même, au gouvernement dont il appartient et surtout à son chef , le président de la République Denis Sassou Nguesso qui se délecte dans le mensonge et la démagogie. 
Nous croyons que les manœuvres qui tendaient à retarder l’heure de la vérité ont atteint leur limite. La vigilance s’invite afin que les Congolais prennent la mesure de leur responsabilité. Les coupables devraient saisir cette opportunité afin de se réconcilier avec la nation meurtrie et le pays détruit. Les mots ne seront pas assez fort pour porter haut la consternation du peuple congolais victime d’une classe politique inconsciente et avide. 
Il est vrai que si d’une part, il y a des corrupteurs de l’autre il y a des corrompus. Nous aurons tiré à boulets rouges sur la pègre, tant que nous nous remettrons pas en cause. La gabegie, le népotisme, la concussion et la fraude ralentiront le développement du Congo.
Les manœuvres qui militent à la longévité du pouvoir de Denis Sassou Nguesso, s'estomperont, si le peuple s'approprierait la situation. Les malversations et détournements qui seront bientôt à découvert, devraient être les fils conducteurs de la détermination du peuple. Les forces acquises au changement doivent s'appliquer davantage pour canaliser et amplifier la clameur et le désir manifeste que le peuple exprime... 
Mais qu’en est-il de la démocratie ?
Si l'on était engagé dans un processus démocratique, les manigances, des politiques auraient déjà donné lieu à des procès et pourquoi pas des démissions. La campagne de l'élection présidentielle scrutin de mars 2016 a été une occasion pour les ennemis du peuple de se donner en spectacle. Les piètres prestations ont trahi l’ignominie de la classe politique congolaise. Commençant par les guignols qui ont tenté de donner du crédit à une violation flagrante de la démocratie avec le vol de la victoire du peuple. Nous ne saurons leur reprocher leur participation, mais plutôt les rôles qu’ils ont assumés dans la machination qui a servi au pouvoir d’abuser une fois de plus du peuple. Joseph Kignoumbi Kia Mbougou député de Sibiti a longtemps joué le rôle de tête d’affiche d'une opposition montée de toutes pièces. Cependant, il n'a jamais incarné l’élan de l’alternance et encore moins les aspirations d’un peuple tourné vers la démocratisation. La déchéance de Joseph Kignoumbi Kia Mbougou est plus ou moins que la victoire de la vérité sur l’imposture. 
Pascal Tsatsy Mabiala a pris le relais et se donne en spectacle pire qu'un bouffon, biaisant de fait les revendications du peuple et la perspective démocratique qui se peaufine dans la contradiction objective et réelle . Les droits de l'homme sont bafoués. Inutile de revenir sur la contestation dont l'élection présidentielle de mars 2016 fait objet. Après une longue période expectative jalonnée de contre-performances, de gabegie, de détournements et de crimes économique, financier. Les pièces du puzzle se rassemblent les unes après les autres et chaque Congolais peut désormais lire à travers les lignes pour mesurer l'état d'avancement de la démocratisation. 
Tour de passe-passe
Alors que l'Assemblée nationale en session plénière du 6 avril 2018 adoptait la loi sur la dissolution de la Société Nationale de Distribution d’Eau et de la Société Nationale de l’Électricité, les regards sont braqués sur la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), dont la direction entend fêter avec éclat le vingtième anniversaire. Comme s'il y avait quelque chose à célébrer. La dissolution des deux entreprises ci-dessus citées s'inscrit dans le cadre de l'aliénation du peuple. En effet, la Société Nationale des Pétroles du Congo est un symbole et non pas des moindres du régime de Denis Sassou Nguesso. La dissolution de celle-ci marque l'échec d'un régime , qui en vérité ne perd rien pour attendre. L'avalanche que la mission du Fonds Monétaire International causera, mettra fin au tour de passe-passe et passement de jambe dont les jongleurs ont usé ces dernières années au détriment du Congo et de son peuple. 

Ce qui donne le sourire.
Le programme du Fonds Monétaire International avec le Congo sera salvateur si les forces vives s'appliquent réellement. Chaque composante doit œuvrer dans sa zone de compétence pour contraindre les jongleurs à emprunter les voies qui conduisent à la sortie de crise. En attendant de voir des institutions fiables de lutte contre la corruption, il importe de faire circuler l'information, de dénoncer. À titre d'exemple, la course à la pauvreté qui commence très bientôt avec la déclaration des actifs pour les hauts fonctionnaires, nous inspire à recenser le patrimoine des fonctionnaires qui ont brillé par une ostentation avant qu'ils se mettent à modifier les titres de propriété, il y a bien de quoi jubiler au fonds la peur n'a-t-il pas vraiment changé de camp ?  

 

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