Les chinois: partenaires gênants et encombrants pour le Congo

Activiste du Congo
Entrée principale de la Banque Sino-Congolaise pour l'Afrique 


Sur les abords de l’avenue de la Paix à la hauteur de l’ancienne Rue Mbakas débaptisée depuis Bienvenu Faignond au troisième arrondissement de Brazzaville, les vendeuses à la sauvette rouspètent de plus en plus. .. Et pourtant elles n’avaient plus droit de cité tant les autorités municipales de Brazzaville étaient rentrées en guerre contre tous les commerçants qui occupaient le domaine public de façon anarchique. Installées devant les boutiques des Chinois, lesquels leur fournissent de la marchandise. Elles s’étonnent du silence des Chinois, qui ne lèvent pas le petit doigt pour venir à leur secours alors qu’elles sont déguerpies manu militari ; elles s’exclament et maugréent ; « les Chinois qui sont ni foi, ni loi, ne sont pas inquiétés alors que des petites gens comme nous autres, sommes sommées de payer des taxes qui n’ont ni queue, ni tête…». 
L’hostilité est vive dans cette communauté de commerçants de poto-poto constituée de chinois, congolais (Congo-Brazzaville), centrafricaines, et les Congolaises (République démocratique du Congo). Les chinois qui ont du mal à s’intégrer, et donc ont que faire des coutumes et us du pays d’accueil. Regardent-ils le peuple congolais avec compassion ou admiration ? Les relations scabreuses entre les commerçants chinois et les autres nationalités sont brouillées par la double casquette de grossistes et détaillants des chinois. Aussi leur omniprésence dans tous les secteurs porteurs les rend encombrants. Dans ces conditions, les chinois s’attirent la foudre des autres commerçants et la méfiance du peuple dans son ensemble. Cette animosité dont ils sont sujets, ne les déstabilisent pas outre mesure. 
Les sommes faramineuses que Pékin prête au gouvernement congolais et les contrats louches dont la contrepartie de l’Etat congolais est en nature, musellent les autorités congolaises. Ainsi le régime de Denis Sassou Nguesso qui commémorent pourtant, le 15 août de chaque année, la fête de l’indépendance, reconduit le Congo dans une dépendance qui est un défi à relever pour les générations futures. Les Chinois ne se font pas prier pour  valoir leur hégémonie sur le Congolais. Dans tous les chantiers gérés par les chinois, les indications sont en mandarin :



La langue , un vecteur de la soumission

Au détriment des lois qui établissent le français comme la langue officielle, les Congolais sont tenus dorénavant d’apprendre la langue de leurs partenaires pour s’informer de ce qui se fait dans leur pays.Les Chinois se font accompagner régulièrement par des interprètes. Les discussions ne sont pas toujours aisées. Quand on sait que les services rendus par les intermédiaires ne sont pas toujours de bonne qualité. On aurait volontiers laissé le temps aux interprètes de se perfectionner et aux Chinois de s'intégrer pour une communication parfaite. Mais les Chinois ne laissent pas entrevoir une volonté de s'adapter. Ils n'hésitent pas à vendre des produits et matériels dont les notices et autres supports sont en mandarin. Ils violent la loi, qui stipule que les fiches descriptives des produits vendus en République du Congo sont en français.   Les Congolais qui ont maille à parti avec les symboles de la domination étrangère à savoir la langue et la monnaie, se confrontent dorénavant à une expansion sauvage dont les autorités congolaises appellent par la coopération gagnant-gagnant... Le citoyen lambda peut s’interroger toutefois sur la pérennité des opportunités offertes au Congo par la Chine ?
Un signe du laisser-aller

Marguérite, une citoyenne de la République démocratique du Congo s’affairait à mettre de l’ordre dans son bazar, le buste en avant et la tête baissée, les bras allongés et les mains s’activant difficilement avec des doigts qui tremblaient de rage et d’empressement. Les paroles amères qui trahissaient son mécontentement, montaient vers les passants. Arrivés devant son étalage, nous marquons un arrêt question de compatir. Entre temps, l’échauffourée qui avait s’était déplacée. Mais l’amertume n’avait pas libéré la langue de celle qui s’appelait effectivement Marguerite, d’un ton revanchard avec un accent propre aux Kinois, elle rendait la pareille à l’amertume en Lingala, en disant en substance, « Moi Marguerite essuyée l’arrogance des Chinois à longueur de journée dans un pays frère, un colonisateur choyé et vénéré, Sassou fait le lit de l’impérialisme chinois… »
Un sursaut patriotique
La réaction des passants ne se fit pas attendre… Nous réagissons avec la derrière énergie pour dire ; si vous éprouvez, autant de ressentiment, au lieu de passer le clair de votre temps à remonter les brettelles à un président qui ne vous doit rien. Regagner votre pays, nous sommes certain que vous êtes rentré sur le territoire congolais de façon clandestine. Elle rétorqua en disant, "aujourd’hui le mal n’est pas encore visible, cependant, dans un proche avenir, vous pleurerez à chaudes larmes, quand les Chinois deviendront les maîtres de ce pays"
Cet élan de cœur véhiculé avec un langage approximatif avait déclenché un sursaut patriotique qui déclencha une reconsidération de notre réaction.
Les spécificités chinoises
Les Chinois sont présents dans bien de secteurs ; la création de la Banque Sino-Congolaise pour l’Afrique met du moins en apparence le Congo au centre des investissements des Chinois en Afrique. Et pourtant les faits nous rapportent une autre réalité. Toujours est-il que les Chinois occupent les secteurs stratégiques de l’économie congolaise. A titre d'exemple, ils sont en passe de reprendre toutes les carrières à Nkombé dans les environs de Brazzaville. Les locaux qui exploitaient de façon artisanale, déposent un à un le tablier. Aucune politique d’accompagnement n’est prévue pour ces citoyens congolais, pères et mères qui perdent les uns après les autres leur unique source de revenus.L’exploitation industrielle des carrières favorise la pollution des rivières et rigoles environnantes. Ainsi, la pêche pratiquée par les riverains ne garantit non plus des revenus viables. Pendant ce temps, les Chinois ravitaillent aussi bien des chantiers gagés par d’autres ressources naturelles dans un système de compensation opaque dont seul le régime de Denis Sassou Nguesso en connaît les tenants et les aboutissants. Entre temps, les riverains ne savent plus à quel saint se vouer. En attendant, les camionneurs livrent de la caillasse dans les différents chantiers des Chinois roulent à tombeau ouvert. Pour cause, ils sont pointés par le nombre de livraisons effectuées par jour. Cette course contre la montre est à l’origine d’un certain nombre d’accidents de la circulation. De sources concordantes, le dernier Conseil municipal aurait tenté d’adopter une délibération interdisant la circulation de ces camions aux heures de pointe. Le ministère de l'Intérieur aurait dessaisi le Conseil de ce dossier, lequel serait au-dessus de leur compétence. À la vérité, les autorités sont réfractaires à l’idée de voir les chantiers connaître du retard non pas pour le bien des populations mais les commissions versées à chaque contrat signé. Pour preuve les nuisances sonores avec le ronflement des moteurs, des klaxons assourdissants et des accidents mortels n’importunent pas les autorités. Qu’est-ce qui préoccupent alors les autorités politiques et administratives du Congo ? S’ils ferment les yeux sur la qualité de vie, et même de la vie tout court. À quoi s’attendre alors de ses dirigeants qui au fil du temps sont rattrapés et confondus par leur mal gouvernance. Bref, de l’exploitation industrielle des carrières de Nkombé, les Congolais ont perdu des sources de revenus, sont intoxiqués du fait des eaux polluées, des poussières et des gaz émis, ils meurent sur les routes, heurtés et parfois écrasés par des chauffards qui tentent de lutter contre des salaires de misère rétribués par les entreprises chinoises. 
Les menaces contre la souveraineté
Décidément, ventre affamé n’a point d’oreilles… Alors que le scandale des écoutes du siège de l’union africaine éclate, les autorités de Brazzaville se félicitent de l’avancée des travaux du nouveau siège du Parlement construit par la Chine dans les mêmes que les autres chantiers. Le maître-mot desdits contrats, est "opacité". Sur quel volet, les autorités de Brazzaville comptent marquer un point d'honneur en signe de souveraineté. Car un symbole de la souveraineté, tel que le siège du Parlement ne peut faire l’objet d’un traitement aussi simpliste. Les Chinois ne sauraient que garder un œil vigilant sur le vote des lois afin de se prémunir des velléités nationalistes susceptibles de menacer les intérêts chinois. Il est désormais embarrassant pour les autorités d’aborder la question sous cet angle. 
En attendant que la langue ne soit divulguée, les Chinois organisent à rythme effréné des visites de travail et formations en Chine au profit des cadres congolais dans pratiquement tous les domaines. Rien n’est laissé en marge de ce coup de charme ensorcelant… Les voyages entièrement pris en charge par le gouvernement ne visent pas uniquement à arborer la puissance économique et financière de la Chine, mais à dissuader les dirigeants africains.
Un mauvais exemple
Le Parlement chinois vient de faire sauter les verrous. La porte est désormais ouverte à Xi Jinping pour s’éterniser au pouvoir comme sait le faire les présidents africains comme Denis Sassou Nguesso. L’alternance politique étant le cheval de bataille de l’opposition constructive, une telle tournure ne peut qu’inquiéter ! N’a-t-on pas dit, qui s’assemble, se ressemble ; Denis Sassou Nguesso qui bénéficie de l'oreille attentive de Pékin en témoigne la visite du président Xi Jinping à Brazzaville en mars 2013, lors de sa première tournée africaine alors qu’il venait d’être élu secrétaire général du Parti communiste Chinois. Le président de la République du Congo est comme réconforté dans ses visées de potentat.Si les raisons de s’accrocher au pouvoir de Xi Jinping sont confuses, mais nous pouvons d’ores et déjà affirmer qu’elles ne seront nullement salvatrices pour l’avenir de cette puissance en passe de devenir la première puissance économique mondiale. Malheureusement, les mauvaises habitudes sont de loin les choses les mieux partagées. Le Congo qui connaît une crise sans précédent, s’engouffrerait de plus bel si l’actuel président venait à poursuivre son œuvre dévastatrice. Par contre ce dernier à toutes les raisons de se maintenir au pouvoir. Étant donné que sa gestion a été chaotique, il envisagerait maquiller les comptes à jamais pour se prémunir de la prison. Les nations n'ont pas d'amis, mais les hommes si... Ainsi la Chine qui ferme les yeux sur les violations des droits de l'homme tant leurs méthodes sont dignes de l'impérialisme, avec Xi Jinping, les dictateurs se la couleront douce et l'Afrique stagnera.... Tant que la Chine pourrait exploiter à fond les ressources naturelles du Congo, elle prêtera main forte au régime de Denis Sassou Nguesso. 

Le Mirage
Pékin semble avoir tourné le dos à Brazzaville. Les Congolais qui voyaient le salut venir de la signature d’un programme avec le fond monétaire international, sont surpris par le piétinement que connaît le dossier. Le président de la République du Congo est en train de frapper aux portes du monde arabe. En dépit des reproches formulées à l’encontre des Chinois, les Congolais s’étonnent de l’inconstance du locataire du palais du peuple qui s’est accoutumé avec le pouvoir et se prend depuis pour le maître des lieux. 

C’est indéniable que les Chinois sont dans une dynamique expansionniste avec un esprit d’ascendance, mais on ne va pas tout de même se protéger de la pluie dans une rivière. La domination et l’esclavage des peuples sont inscrits dans les gênes des Arabes.
Tout porte à croire que la purge de la racaille que Xi Jinping a menée au sein du Parti communiste Chinois est en train d’être exportée. Brazzaville pourrait être dans le viseur. Le Congo qui abrite le siège de la Banque Sino-Congolaise pour l’Afrique ne peut pas compter sur le soutien de cet établissement qui affiche l’ambition d’accompagner l’Afrique dans son développement. Le Congo qui est en partenariat avec la Chine dans un projet se devrait de prêcher par l’exemple. Il en est malheureusement tout sauf un, aussi bien dans la sous-région que dans le continent. Mais alors pourquoi la Chine s’allierait-il à un pays qui malgré ses importantes ressources patauge dans le mal gouvernance. Il importe alors de s’assurer de l’implication de la Chine dans ce projet. 

Pendant ce temps que nous cherchons de lever la chape sur le pot aux roses qui se cache derrière cette impressionnante dénomination « Banque Sino-Congolaise…. ». Les Chinois plombent la circulation des pièces de monnaie. 

Machine à sous chinois

 La thésaurisation des pièces 
Au moyen de machine à sous que l'on rentre dans chaque coin de rue, dans les caves, bistrots et autre débit de boissons. Les Chinois empêchent les Congolais d'échanger, de commercer, et même de vivre dans la quiétude. Il n’est pas rare d’entendre les contrôleurs de bus et autres intermédiaires repousser les usagers par cette phrase devenue depuis légendaire ; « cinq cent francs, mille francs, pas de monnaie... ». En effet, les pièces de monnaie se font de plus en plus rares dans les petits commerces. Quand nous savons que pour démarrer cette activité, les Chinois exigent aux tenanciers d’échanger contre pièce de monnaie une somme minimum de quarante mille francs. On est amené à faire porter le chapeau aux Chinois. Les pièces sont thésaurisées dans les machines ou dans les caisses des tenanciers de cette activité qui fonctionne somme toute comme une mafia ; l'équipe d'inspection est pilotée par un Chinois en charge des opérations. Accompagné de citoyen congolais qui s'occupe des basses besogne ,la conduite et la manutention... Le Chinois doté d'une clé passe-partout, ouvre à tour de tour des machines qu'il inspecte à la recherche de potentielles anomalies. La tâche suivante est la plus expéditive ; il retire les pièces de la caisse avant de les déposer sur le plateau d'une balance. Inutile de préciser que les inscriptions sur la balance sont en mandarin. La suite est très floue. En substance, le tenancier bénéficie d'un pourcentage de vingt pour-cent de cette activité. Il signe sur une fiche libellée en mandarin. Le tour est joué.

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