La Jeunesse défaitiste



Il est clair que le régime de Denis Sassou Nguesso incarne l’échec de la classe politique finissante. La montée d’une nouvelle élite constitue une préoccupation majeur dans le cadre de l'indispensable renouveau politique .Nous ne pouvons nous projeter dans l’avenir comme acteur sans s’interroger sur notre engagement dans la construction d’un Etat de droit prospère. Acteurs, nous le sommes déjà aujourd’hui, complice et parfois même co-auteurs des pratiques et actes qui maintiennent le pays vers le bas. La gestion de la cité est depuis une source de revenus, un moyen d’enrichissement facile. Rares sont ceux qui s’y engagent, animer par un sentiment républicain du moins ceux qui font l’expérience de la longue et mauvaise gestion de la chose publique se trouve déformer,certainement à jamais...Des clichés qui en disent long sur notre appréhension sur la politique au Congo.

La bonne lecture 
La richesse n’est plus le fait du travail. Les chemins détournés y conduisent au moindre effort. L’enrichissement illicite est un créneau prisé et soutenu par toutes les composantes de la société. C’est dommage, mais c’est la vérité… Le train de vie de la classe politique congolaise laisse à désirer sur le combat de la moralisation de la vie publique. Pour illustrer le politique qui est au point, est celui qui ne compte plus le nombre de ses maîtresses et dont la libido alimente les causeries dans son environnement le plus immédiat ; dans son quartier, son bureau, et même dans sa famille biologique… 
Tous les excès sont permis et glorifiés ; au parking garnis, en passant par un parc immobilier impressionnant, à une éducation hors de prix dans les universités les plus prestigieuses de l’occident pour la progéniture, aux soins médicaux de très bonne qualité dans les centres de santé les plus huppés de l’hexagone... Bref le statut de dirigeant politique s’évalue à l’aune des critères précités. Les Congolais sont de plus en plus frileux. Le discours défaitiste fait son chemin. Il est désormais quasi impossible de s’inscrire dans une visée novatrice et constructive. Les jeunes emportés par la vague du gain facile tourbillonnent entre conviction, aspiration et responsabilité. 
La jeunesse est laxiste. Sans faire fi des réalisations, même mitigés pour faire un bond vers l’avant avec un maigre héritage, c’est autant dire que nous devons transposer cette triste réalité pour tirer profit du temps perdu et exhumer les expériences inachevées. Cette stratégie vise à transformer l’existant et non à caricaturer un modèle qui n’apportera jamais de solutions faute de choix idyllique qui ne cadre en rien avec les réalités du terrain et les inspirations du peuple. Les Congolais à l'instar de tous les peuples d'Afrique colonisés veulent s'affranchir.
Une jeunesse contaminée. 
La jeunesse politique congolaise a cautionné les mauvaises pratiques de la génération précédente. De notre petite expérience, le régime de Denis Sassou Nguesso a opté pour la conservation du pouvoir contre vent et marré. Ils sont prêts à taire les conflits de succession qui opposent actuellement les membres du clan. Pour simuler une ouverture, ils ont fait de la place de nouvelles têtes dans les sphères de prise de décisions notamment au gouvernement et au Parlement.Au gouvernement, on peut citer Léonidas Carel Mottom Mamoni qui est rentré au gouvernement en avril 2016, il en est sorti en 2017, année au cours de laquelle il a été élu député de la 2e circonscription de Ouesso (Sangha) et deuxième questeur de l'Assemblée nationale. Digne Elvis Okombi Tsalissan rentre également au gouvernement en avril 2016 en qualité de ministre délégué près du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement. Ces deux anciens ministres n’ont pas seulement en commun leur sortie au gouvernement, mais des statuts professionnels troubles qui dénigrent la jeunesse... Le dernier est administrateur des SAF , tout en étant président directeur général du Groupe Investissement ce mélange de genre témoigne un méli-mélo qui augure du cafouillage surmonté de l'absence d'une expérience avérée dans les domaines de compétences cités. Comment être à la fois dans le secteur privé que secteur public et prétendre être efficace ? Allons seulement ! Cette fois-ci, nous allons dans le sens de la vérité et la raison. 
Léonidas Carel Mottom Mamoni revendique un master en assurance et gestion des sinistres de l’école nationale des assurances du centre national des arts et métiers de France. L’intitulé de cette formation ne se trouve pas dans les annales de cette prestigieuse école. Espérant que le dévoilement de la vérité ne soit pas à l’origine d’un scandale qui viendrait éclabousser ce membre du bureau du Parlement congolais, jeune habitué aux scandales de mœurs. Toujours est-il qu’il est régulièrement compromis dans les scandales. Ces anciens ministres et actuels parlementaires renseignent à suffisance sur l’idée que l’opinion se fait de la classe politique montante. On est bien face à des délinquants au col blanc, sans vergogne ni scrupule… Cet échantillon ne reflète aucunement la jeunesse politique du Congo. Les conditions qui ont favorisé leurs émergences ne convainquent pas. Léonidas Carel Mottom Mamoni a été parachuté comme candidat du Parti Congolais du Travail sans en être un membre dans le sens des statuts de ce parti. Il faut signaler qu'un amalgame est fait à dessin pour traîner le parti dans la boue. Parti qui est l’arbre qui cache la forêt... 
Les membres du gouvernement qui ont pu se frayer des passerelles par des moyens détournés reviennent avec la casquette de membre du gouvernement pour se faire une place au sein du Parti Congolais du Travail. La jeunesse n’est pas en reste dans cette pratique rétrograde.

Destinée Ermela Doukanga est de cette engeance. Cette jeunesse partisane du moindre effort qui ne s’élève pas au moyen de l’effort. 
Destinée Ermela Doukanga , icône de l’irrespect

Invités ou invités surprises, Destinée Ermela Doukanga, ministre de la jeunesse et de l’instruction civique et son collègue Léon Juste Ibombo, ministre des postes, des télécommunications et de l'économie numérique, ministre jeune et jeune ministre pour le dernier ont pris part le dimanche 18 mars 2018 à la commémoration  de  l'anniversaire de l’assassinat du président Marien Ngouabi, président fondateur du Parti Congolais du Travail. Nous ne serons en quelle qualité ont-ils pris part à cette cérémonie placée sous les auspices de Pierre Ngolo, Secrétaire Général du Parti Congolais du Travail cumulativement à ses fonctions de président du Sénat. 
Destinée Ermela Doukanga ne s’est pas retenu de hausser le ton devant un parterre d’invités. En effet, les services du protocole du parti n’auraient pas signifié à madame la ministre que les alliés et autres invités devraient s’incliner devant les restes de l’illustre disparu juste après les membres du bureau politique, du comité central, les dirigeants des organisations affiliées au Parti Congolais du Travail à savoir la Force Montante Congolaise (FMC) et l’Organisation des Femmes du Congo (OFC). Justement, Destinée Ermela Doukanga a eu une prise de bec viscérale avec Juste Bernardin Gavet, Premier secrétaire de l’organisation unique de la jeunesse du Parti Congolais du Travail. Elle a pris ce dernier à partie au motif qu’il lui cherchait des poux sur la tonsure. Les échanges ont été vifs et houleux. Il en restait peu avant qu’ils en arrivent aux mains. On se pose alors la question de savoir si pareil incident n’écorche pas cette cérémonie ou ne porte pas atteinte la mémoire de l’immortel président Marien Ngouabi. Bien plus devant le président du Sénat et ses collègues du gouvernement, Destinée Ermela Doukanga a fait preuve de manque de respect. 
Du côté du Parlement 
Nous allons nous atteler que juste sur la deuxième chambre du Parlement. En effet, la Charte africaine de la jeunesse définit l’âge de la jeunesse entre 15 -35 ans. Et donc, au-delà, nous sortirons de notre zone de compétence dans le cadre de cet article. L’Assemblée nationale n’échappe pas à la mièvrerie que Denis Sassou Nguesso soumet les institutions, le Parti Congolais du Travail et la majorité présidentielle. Le parcours du président de cette chambre du Parlement ne garantit pas l’objectivité de cette institution. Mais cependant, son improductivité trouve ses causes bien avant l’investiture de cette chambre. Les conditions dans lesquelles les députés de cette législature ont été élus, pour ne pas dire nommés, leur privent de l’autorité qu’une élection transparente octroie. Les députés jeunes tels que Romi Oyo, Ninon Ngouamba Bersol Exaucée Ibam Ngambili et Obam Ondon ont usé des mêmes méthodes, sinon ont fait mieux que leurs aînés en s'impliquant dans fraude avec la fougue de la jeunesse. 
 En attendant que les fonds injectés à l'occasion des campagnes ne soient soumis à un contrôle. On peut tout de même s’interroger sur les réseaux qui ont financé les campagnes de ses jeunes issus de milieux modestes qui ont pourtant déboursé des centaines de millions dans la confection de supports, mais surtout en soudoyant les populations. On leur reconnaît un pragmatisme, ce n'est qu'à ce prix que l'on devient député sous le soleil de Denis Sassou Nguesso. De sources concordantes, nous apprenons que ces jeunes auraient bénéficié du soutien de Denis Christel Sassou-Nguesso , fils du président de la République du Congo dont le non serait cité comme responsable des accords dont le Congo aurait passés avec les traders Glencore et Trafigura, il fut directeur de l'aval pétrolier de la Société Nationale des Pétroles du Congo. Cette société serait à l'origine des un-quart de la dette du Congo qui s'élève à 9,14 milliards de dollars américain. 
                                    

Le décalage avec la diaspora
À côté de cette jeunesse complice ou victime du chaos, il y a une autre qui émerge loin de cette réalité. Cette jeunesse est bien formée ou pas, qui au travers des outils à sa disposition revendique leur appartenance à ce pays auquel elle fonde ses espoirs. Il n'est point besoin de s'en faire, leurs réputations les précèdent... Les plus en vue sont les tristement célèbres Combattants qui n'hésitent pas à passer à tabac les dignitaires du régime. Ce mode expression ne rentre pas les aspirations de l'opposition constructive, qui tout en étant radicale, rejette la violence. Le régime de Denis Sassou Nguesso est sur un brasier, car de tout temps, il a fait recours dans un premier temps à la force pour reconquérir le pouvoir (guerre civile 1997), la suspension des communications en mars 2016 et à la répression permanente avec le non-respect des droits de l'homme. Les Congolais ont assez pleuré comme ça ! Mais aussi, ses actes terroristes n'ont pas d'objectifs clairs. De l'autre côté, nous avons des activités qui œuvrent sur les réseaux sociaux et s'activent avec des campagnes, sitting et autres manifestations qui visent à donner du fil à retordre au régime de Denis Sassou Nguesso.
Au-delà des clivages
Une méfiance règne de part et d'autre ; les uns accusent les autres de passivité ou de complicité, et les autres sont taxés de donneur de leçons vivant dans les nuages loin de la réalité du pays. Nous notons que le combat doit être mené à tous les niveaux puisque nous sommes sans ignorer que La France-Afrique n’est pas un vain mot. Aujourd’hui, la colonisation a changé de forme. L’immigration des populations vers la métropole autant dire le pays colonisateur est un vecteur des rapports dominant-dominés. Tant que la jeunesse ira se cacher de la misère en France, la France cherchera à avoir un œil sur la politique des pays d’origine des migrants. Soyez-en sûrs que ce n’est qu’un pan du tissu du néocolonialisme. 
Mais on pourrait bien mettre de côté le joug du néocolonialiste et juste créer les conditions d’une alternance réelle. Telle est notre priorité. 
L’élection présidentielle de 2021 doit être un tournant décisif et la jeunesse dans son ensemble devrait relever ce défi. A priori, il y a un point sur lequel il importe de ne faire pas un compromis. La présentation de Denis Sassou Nguesso à ce scrutin tant après quarante de règne de façon discontinue le Congo s’enlise dans l’endettement et les indicateurs sociaux sont au rouge…  


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